Introduction: La Chirurgie Endoscopique Transluminale par les voies naturelles (NOTES) est une
nouvelle conception de chirurgie mini-invasive couplant les techniques de coelioscopie
et d'endoscopie interventionnelle. Cette nouvelle technique ouvre la possibilité de
réaliser des laparoscopies sans incision cutanée évitant ainsi les greffes néoplasiques
des orifices de trocart et les cicatrices cutanées, surtout pour des patients ayant
un mauvais pronostic. Nous rapportons ici notre première expérience de laparoscopie
par voie transvaginale.
Matériels et Méthodes: Une patiente (58 ans) a été prise en charge dans notre institution pour masse pancréatique.
Le bilan initial par TDM et EE mis en évidence une tumeur pancréatique avec adénopathie
lombo-aortique et un contact étroit avec la veine porte. La biopsie guidée par EE
confirma l'existence d'un adénocarcinome. Après placement d'une prothèse biliaire,
une radiochimiothérapie néoadjuvante fut réalisée. La réévaluation post thérapeutique
ne montra aucune progression locale ou métastatique. Il fut donc décider d'exclure
une atteinte péritonéale avant pancréatectomie. Un abord transvaginal fut accepté
par le patient après information.
Résultats: L'intervention fut réalisée par une équipe multidisciplinaire incluant gastroentérologues
et chirurgiens. Après exposition en utilisant un spéculum et des pinces de Pozzi,
la paroi postérieure du vagin fut ponctionnée à l'aide d'une aiguille de Palmer permettant
la constitution du pneumopéritoine. Un fil guide standard fut introduit dans la cavité
abdominale à travers l'aiguille de Palmer. Une dilatation pneumatique du trajet fut
réalisée utilisant un ballon de 12mm inséré dans le canal opérateur d'un vidéogastroscope
standard. Le gastroscope fut prudemment poussé dans la cavité péritonéale sur le fil
guide. La visualisation de la paroi abdominale antérieure, de l'épiploon, du lobe
gauche hépatique, des quadrants supérieurs et inférieurs gauches et du quadrant inférieur
droit fut aussi aisée et de qualité comparable à l'abord transcutané. Toutefois, l'examen
correcte du lobe hépatique droit et du quadrant supérieur droit fut jugée plus difficile
par voie endoscopique. Aucun instrument supplémentaire ne fut utilisé pour faciliter
l'exposition. Des biopsies furent réalisées sur des zones péritonéales suspectes ne
retrouvant aucunes cellules tumorales. Néanmoins, une métastase hépatique sous capsulaire
fut trouvée. Les suites post-opératoires furent simples, marquées par l'absence de
douleurs abdominales et la patiente put quitter l'hôpital au 1er jour post-opératoire.
Conclusion: La laparoscopie diagnostique par voie vaginale semble être une technique réalisable
et sure. Cet abord procure l'avantage pour des patients cancéreux d'éviter les greffes
néoplasiques cutanées sur les orifices de trocart et les atteintes du schéma corporel
en évitant les cicatrices.