Introduction: Le stent auto-extensible métallique a modifié la prise en charge des occlusions néoplasiques
colorectales. Le stent colique est indiqué en préparation à la chirurgie ou comme
traitement palliatif.
Patients et Méthodes: Cette étude rétrospective monocentrique a été réalisée en CHU par trois gastroentérologues
seniors et quatre internes. Les patients présentaient un tableau d'occlusion colo-rectale
plus ou moins complet. Un total de 135 prothèses colorectales ont été posées sur une
période de 6 ans (juillet 2001 à février 2008). Le résultat a été mesuré par le succès
technique et clinique sur l'ensemble de la population et a été précisé selon des sous-groupes
de patients (carcinose péritonéale; indications; intensité des signes cliniques; contrôle
endoscopique seul ou associéà un contrôle radiologique). D'autres caractéristiques
ont été relevées tels que les particularités anatomiques endoscopiques, la longueur
de la sténose et la survie.
Résultats: L'âge médian des patients était de 78 ans (27 à 98 ans). Le sex ratio était 60% d'hommes
et 40% de femmes. La longueur médiane de la sténose était de 5cm. Le site tumoral
était le rectum dans 21% des cas, le recto-sigmoïde dans 61% des cas, l'angle splénique
dans 6% des cas, le côlon transverse dans 6% des cas et et le côlon droit dans 6%
des cas. La pose a été réalisée avec succès technique pour 123 patients (91,1%) et
obtenu une décompression colique (succès clinique) pour 118 patients (87,4%). Des
différences ont été observées selon plusieurs sous-groupes: le succès clinique était
moindre chez les patients présentant une carcinose péritonéale (67%), et pour des
patients avec des symptômes d'occlusion complète (78,9% versus 89,3% avec des symptômes
d'occlusion partielle). Le stent a été posé sous contrôle endoscopique seul dans 66,7%
versus 33,3% par contrôle endoscopique et radiologique. Le succès clinique pour le
sous-groupe contrôle par endoscopie et radiologie était de 93,2% versus 84,1% sous
contrôle endoscopique seul. La prothèse a été posée en attente à la chirurgie dans
31% des cas et dans 69% en traitement palliatif. On ne notait pas de différence d'efficacité
quand le stent a été inséré avant la chirurgie (89%) ou comme traitement palliatif
(90%). Le délai médian avant la chirurgie était de 7,5 jours. La complication principale
était la perforation pour 5 patients (4%) dont 2 étaient léthales (1,6%) et 3 asymptomatiques
(découverts lors de la chirurgie). Le siège de la perforation était au pôle supérieur
du stent pour 3 patients, pour 1 patient au pôle inférieur enfin une perforation diastatique
d'amont. La migration a été observée chez 8 patients (6,4%). La durée médiane de survie
après la pose du stent était de 69 jours (un jour à 3 ans).
Conclusion: Ce travail est caractérisé par l'importance de cette série monocentrique ainsi que
par la recherche de différences d'efficacité selon les sous groupes analysés. Il semble
que l'efficacité du stenting colique est majorée chez un patient sans carcinose péritonéale,
présentant des signes d'occlusion partielle et quand la pose est réalisée sous contrôle
endoscopique et radiologique.