Introduction: La qualité de la préparation colique reste l'élément essentiel pour la détection
et la résection des polypes. Le but de ce travail était d'évaluer à l'aide d'enregistrements
systématiques des coloscopies, les facteurs influençant la qualité de la préparation
colique et ses modalités d'examen, indépendamment du type de produit utilisé.
Matériels et Méthodes: Cette enquête prospective a été réalisée par des gastro-entérologues endoscopistes
séniors. L'analyse statistique descriptive était faite sans tenir compte du produit
utilisé pour la préparation. La recherche de l'influence de facteurs a été faite en
analyse univariée en utilisant le Chi2 ou le test exact de Fisher. La qualité de la
préparation était évaluée d'une part par le remplissage d'une grille: »de très mauvaise
à excellente« (de 1 à 5), par l'endoscopiste et d'autre part, par l'analyse des enregistrements
visualisés par des relecteurs.
Résultats: 1019 coloscopies ont été enregistrées. L'âge de réalisation des coloscopies était
de 14 ans à 91 ans. Les coloscopies étaient réalisées en ambulatoire dans 97% des
cas. Un régime sans résidus était prescrit dans 79% le plus souvent pendant 3 jours
(94%). Il influençait de manière significative (p<0,03) la qualité de la préparation.
95% des patients avaient pris dans cette étude plus de 80% de la préparation avec
simplement 5% de vomissements. Des lavements ont été réalisés dans 69,7% des cas sans
qu'il soit possible de montrer une influence significative sur la qualité de la préparation
(p<0,12). La proportion des coloscopies mal préparées: »très mauvaise, mauvaise
et moyenne« (1,2,3) était de l'ordre de 23,4% en première lecture. Lors de la relecture,
le taux s'élevait 30,6% et la concordance observée entre les deux lectures était de
0,689 alors que la concordance aléatoire était de 0,322 avec un kappa à 0,541 et donc
une reproductibilité moyenne. La coloscopie était jugée à refaire dans 6% des cas.
Il faut noter cependant que lors de la coloscopie un lavage permettant d'améliorer
la préparation était pratiqué dans 32%. Si on étudie la qualité de la préparation
en fonction de l'heure de la coloscopie, il était noté de meilleurs résultats lorsque
les examens étaient effectués l'après midi (p<0,001). Une explication de la préparation
au patient était donnée par le médecin et la secrétaire dans 94,8% avec une incidence
sur sa qualité lorsque l'explication était faite par la secrétaire. Sur 644 observations
où le temps de l'examen était noté, l'enregistrement montrait que la descente se faisait
en 6 minutes ou moins dans 40,5%.
Conclusion: La qualité de la préparation colique semblait meilleure lorsque les examens étaient
pratiqués l'après midi (rôle de la dernière prise dans les heures précédant la coloscopie).
La prescription d'un régime sans résidus améliore significativement la préparation.
Les coloscopies étaient considérées à refaire dans 6%. Le temps de descente est respecté
seulement dans 60% des actes. La variabilité inter-observateur confirme que l'enregistrement
systématique de la coloscopie est nécessaire, afin d'améliorer les pratiques cliniques
et de réaliser des actes en accord avec les recommandations de la SFED.