Endoscopy 2007; 39(09): 930
DOI: 10.1055/s-0032-1308866
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Commentaire de travail de C. Katada et al., pp. 779

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Publikationsdatum:
13. März 2012 (online)

C. Katada, M. Muto, K. Momma, M. Arima, H. Tajiri, C. Kanamaru, H. Ooyanagi, H. Endo, T. Michida, N. Hasuike, I. Oda, T. Fujii, D. Saito. Suivi après résection muqueuse endoscopique pour cancer épidermoîde de l'œsophage envahissant la musculaire muqueuse: une étude de cohorte multicentrique rétrospective

Le risque d'envahissement ganglionnaire pour les cancers épidermoîdes de l'œsophage intra-muqueux touchant la musculaire muqueuse (m3) a été évalué entre 0 et 12% selon les séries. La question que pose cet article est celle du risque d'évolution défavorable (ganglions, métastase à distance) chez 104 patients après mucosectomie montrant un carcinome épidermoîde (CE) m3, 86 patients n'ayant eu aucun traitement complémentaire. Il est intéressant de noter que cette étude est collaborative multicentrique, ce qui est assez rare jusqu'à présent au Japon. Les 2 raisons principales (44% et 37% des patients respectivement) de l'absence de traitement complémentaire malgré l'extension en profondeur de la lésion étaient un diagnostic initial anatomopathologique erroné et un refus de la chirurgie. Au total, 21% (23) des patients ont eu une récidive locale traitée endoscopiquement dans 87% des cas (mucosectomie ou APC), 3 fois par une association radio-chimiothérapie ou chimiothérapie seule. Deux récidives ganglionnaires et une métastatique ont été diagnostiquées dans cette série pendant un suivi moyen de 43 mois. Le point important de cet article est de montrer une survie à 5 ans impressionnante pour ce type de population: la survie globale était de 79.5%, et la survie spécifique de 95% (100% chez les 86 patients sans traitement complémentaire). Bien qu'il s'agisse d'une étude rétrospective et que le statut histologique des lésions ne soit pas connu en l'absence de chirurgie, cet article est rassurant quand à la possibilité, sur des terrains en général fragiles et à haut risque chirurgical, de discuter une abstention thérapeutique pour des lésions m3 de CE œsophagien. La discordance avec les séries chirurgicales provient probablement d'une sélection par les endoscopistes de lésions moins avancées, puisqu'il a été montré que l'incidence de l'envahissement ganglionnaire dans les cancers œsophagiens m3 opérés passait de 9% à 4.3% lorsque certains critères (lésion < 50 mm de diamètre, absence d'envahissement vasculaire) étaient respectés ce qui est bien le cas des cancers de cette série endoscopique (moyenne 24 mm, 3 à 80; absence d'invasion vasculaire dans 92% des cas).