Endoscopy 2013; 45 - A7548
DOI: 10.1055/s-0033-1336114

Epidémiologie et aspects endoscopiques des adénomes festonnés coliques. Etude rétrospective comparative avec les adénomes classiques

A Thibault 1, C Pignodel 1, S Bastide 1, P Pouderoux 1
  • 1Nîmes

Orateur: A Thibault

Introduction:

Le potentiel dégénératif des adénomes festonnés (AF) est de découverte récente. Leur histoire naturelle, leur épidémiologie, les facteurs de risque et les aspects endoscopiques sont encore mal connus. Le but de cette étude était d'étudier les caractéristiques épidémiologiques et endoscopiques des patients atteints d'adénomes festonnés comparativement à ceux porteurs d'adénomes classiques.

Patients et Méthodes:

Cette étude rétrospective bicentrique a inclus les patients porteurs d'adénomes festonnés traditionnels et sessiles sporadiques diagnostiqués par coloscopie ou chirurgie entre 2007 et 2011. Chaque patient porteur d'adénome festonné inclus dans l'analyse était apparié à quatre patients porteurs d'adénome classique sporadique (tubuleux, tubulo-villeux ou villeux). Les AF étaient répartis en AF sessiles (AFS) ou traditionnels (AFT) ou inclassés. L'indice de masse corporelle, la consommation d'alcool et de tabac, la consommation d'aspirine ou de clopidogrel, les antécédents de polype ou de cancer colique, les caractéristiques des polypes (forme, taille, localisation, mode de résection, dysplasie) et l'indication de l'examen étaient comparés.

Résultats:

Quatre-cent-six patients (soit 761 polypes) ont été inclus dans l'analyse. Les adénomes festonnés étaient diagnostiqués durant la période 2010 – 2011 pour 68% des patients. Le groupe adénomes festonnés (AF) dénombrait 83 patients (femmes 47%) et comportait 48 adénomes festonnés sessiles, 15 adénomes festonnés traditionnels et 49 adénomes festonnés inclassés. Il existait un important effet centre avec 61 patients recrutés dans un centre (27% d'AF inclassés) et 22 patients dans l'autre (90% d'AF inclassés). Les AF étaient plus souvent plans (51,9 vs. 31,0%, p = 0,002), prédominaient à droite (68,6 vs. 54,3%, p = 0,001) surtout pour les AFS, ou dans le rectum (9 vs. 4,6%, p = 0,001). Ils étaient de plus grande taille que les adénomes classiques (taille > 10 mm: 60,8 vs. 25,6% p < 0,001) et 20% d'entre eux étaient référés pour mucosectomie. Il y avait plus d'adénomes (festonnés + classiques) détectés chez les patients du groupe AF (2,6 vs. 2 p = 0,001). La dysplasie de haut grade et le carcinome in situ étaient plus rares que pour les adénomes classiques (7,2 vs. 17,7%, p = 0,019), ainsi que les antécédents personnels de cancer (2,4 vs. 9% p < 0,0001). Les patients du groupe AF étaient plus jeunes (64,5 vs. 68,8 ans, p = 0,003), présentaient moins d'obésité (OR 0,35), moins de diabète (12,9 vs. 25,8%, p = 0,022) et moins de consommation éthylique excessive (4,4 vs. 15,6%). Il y avait autant de fumeurs dans les 2 groupes.

Conclusion:

Les adénomes festonnés sont plus souvent diagnostiqués dans la période 2010 – 2011 mais restent encore pour une large partie non classifiés en traditionnels et sessiles par les pathologistes de CHU. Plus de la moitié des adénomes festonnés sont de taille > 10 mm mais ils sont moins souvent en dysplasie de haut grade ou au stade de carcinome in situ que les adénomes classiques. Les patients du groupe AF ont en moyenne plus d'adénomes. Les adénomes festonnés sont classiquement plans et siègent dans le colon droit pour les 2/3 mais peuvent aussi occuper le colon gauche et le rectum. Les patients porteurs d'adénomes festonnés sont plus jeunes et ont moins d'obésité ou de diabète que ceux porteurs d'adénomes classiques.

Structure: Endoscopie – imagerie