Endoscopy 2013; 45 - A7510
DOI: 10.1055/s-0033-1336115

Utilisation d'une poudre hémostatique dans les hémorragies digestives hautes d'origine tumorale ou post endoscopie thérapeutique: expérience préliminaire de l'Hémospray®

S Leblanc 1, A Vienne 1, R Coriat 1, JC Duchmann 2, M Gaudric 1, M Dhooge 1, C Pratico 1, S Chaussade 1, F Prat 1
  • 1Paris
  • 2Compiègne

Orateur: S Leblanc

Introduction:

L'Hemospray ™ (Cook Medical) est une nouvelle méthode d'hémostase endoscopique développée récemment dans les hémorragies digestives d'origine non variqueuse (HDNV). Le principe hémostatique, lié aux hautes capacités absorbantes de la poudre inorganique, et son mode de délivrance, par aspersion à l'aide d'un cathéter, rendent son application intéressante dans les causes d'HDH réputées «difficiles» à traiter endoscopiquement. Nous rapportons l'utilisation de la poudre Hemospray™ dans les HDNV d'origine tumorale ou induites par un geste thérapeutique endoscopique.

Patients et Méthodes:

17 patients consécutifs, appartenant à 2 groupes thérapeutiques distincts (groupe 1, HDNV tumorale, groupe 2, HDNV post-thérapeutique), ont été traités par application d'Hemospray, en première ligne de traitement ou après échec de méthodes classiques d'hémostase. Cinq patients présentaient un saignement actif lors de la fibroscopie, en rapport une tumeur digestive oeso-gastro-duodénale, responsable de déglobulisation aigue, et de transfusions. 12 patients ont présenté une hémorragie au cours d'un geste thérapeutique. Le recueil des données cliniques, endoscopiques, techniques, des éventuelles complications et récidives hémorragiques était fait de manière prospective sur les 30 jours suivant le geste.

Résultats:

Dans le groupe 1, tous les patients présentaient une hémorragie active en rapport avec: une tumeur gastrique (1 adénocarcinome, 1 GIST), œsophagienne (1 adénocarcinome sur muqueuse de Barrett, 1 carcinome épidermoïde avec prothèse œsophagienne en place), ou pancréatique (adénocarcinome avec saignement duodénal induit par une radiothérapie locale). Dans le groupe 2, le saignement était secondaire à: une mucosectomie œsophagienne (n = 5), une mucosectomie ou polypectomie duodénale (n = 4), une ampullectomie (n = 1) ou une sphinctérotomie biliaire (n = 1). La poudre hémostatique a été utilisée en première intention chez 70% des patients (4/5 dans le groupe 1, 8/12 dans le groupe 2). L'hémostase immédiate était obtenue dans tous les cas, avec application possible par endoscope à vision axiale ou latérale. Aucune récidive hémorragique n'était notée dans le groupe 2 (post thérapeutique). Deux patients porteurs de cancers digestifs ont présenté une récidive hémorragique avant J30. Une deuxième application d'Hemospray™ permettait d'obtenir avec succès une hémostase soutenue chez un patient. Dans le deuxième cas, la pose d'une prothèse œsophagienne métallique couverte permettait l'arrêt du saignement. Aucune complication induite par l'Hemospray™ n'était noté, un décès survenait avant J30 dans un contexte de cancer pancréatique avec thrombose veineuse extensive et insuffisance hépatique.

Conclusion:

La poudre hémostatique Hemospray™ semble être une méthode efficace d'hémostase endoscopique pour les hémorragies tumorales ou post-endoscopiques. Le principal avantage de cette méthode réside dans sa facilité d'application sur des zones de saignement important et diffus.

Structure: Endoscopie – imagerie