Endoscopy 2013; 45(07): 684
DOI: 10.1055/s-0033-1344599
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Commentaire de travail de Spaeth A et al., pp. 560

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Publication Date:
23 July 2013 (online)

A. Spaeth, M. Zwahlen. Use of lower gastrointestinal endoscopy and fecal occult blood test in the 2007 Swiss Health Interview Survey respondents aged 50 years and older.

Commentaires: Dr Julien Branche (Lille)

Au moment de cette étude téléphonique réalisée en Suisse en 2007, le dépistage du cancer colo rectal (CCR) n’y était pas organisé au niveau national. Aucune recommandation officielle n’y était parue et les examens réalisés (test fécal, coloscopie) dans le cadre du dépistage n’étaient pas pris en charge par l’assurance maladie publique. Seuls les examens réalisés pour le bilan de symptômes digestifs étaient remboursés, à moins d’adhérer à une assurance privée. Le SHIS (Swiss Health Interview Survey) est une organisation réalisant une enquête médicale téléphonique aléatoire sur le territoire suisse tous les 5 ans. Pour la première fois en 2007, les informations relatives au dépistage du CCR étaient recueillies: il s’agissait de déterminer le profil des patients de plus de 50 ans ayant bénéficié d’un test de dépistage fécal ou d’une coloscopie. Sur les près de 19 000 patients interrogés par téléphone, 9043 étaient âgés de plus de 50 ans et inclus dans l’analyse. Dans cette population, près de 36 % des patients avait eu au cours de leur existence une recherche de sang occulte dans les selles, 30 % avait eu un jour une coloscopie. Pour le dépistage du CCR, un test fécal avait été réalisé chez 7,7 % des patients (dans l’année), et la coloscopie chez 6,4 % des patients (dans les 5 ans). Globalement le taux de dépistage du CCR par l’une ou l’autre des méthodes était de 13 %. Toutes les autres indications de prescription des examens étaient liées à des symptômes ou à une surveillance du fait d’antécédents personnels ou familiaux. Malheureusement on ne connaît pas les facteurs de risque, notamment les antécédents familiaux, des répondants. Statistiquement, les patients s’étant soumis au dépistage du CCR étaient de sexe masculin, âgés de 60 à 79 ans, avaient eu au moins une visite médicale dans l’année, s’étaient fait dépister une autre pathologie tumorale (peau, sein) et avaient une assurance médicale privée. De nombreux biais probables existent dans ce travail reposant sur une enquête téléphonique, sans entretien médical approfondi, sans connaître les facteurs de risque individuels et les indications précises de prescription des examens de dépistage. L’intérêt principal de cette étude est d’estimer le (très faible) taux spontané de dépistage du CCR au sein de la population suisse, en l’absence de recommandation officielle et de campagne de dépistage. A la publication de l’article, il n’existe toujours pas prise en charge par l’assurance maladie du dépistage du CCR en Suisse. Il faudra à l’avenir comparer ces données avec l’étude téléphonique suivante réalisée en 2012, puis en 2017.