Endoscopy 2014; 46(03): 262
DOI: 10.1055/s-0034-1367523
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Commentaire de travail de Cadoni et al., pp. 212

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Publication Date:
26 February 2014 (online)

Sergio Cadoni, Paolo Gallittu, Stefano Sanna, Viviana Fanari, Maria L. Porcedda, Matteo Erriu, Felix W. Leung. A two-center randomized controlled trial of water-aided colonoscopy versus air insufflation colonoscopy.

Commentaires: Denis Heresbach, Gilles Lesur

Parmi les méthodes de la coloscopie figure l’installation au cours de l’examen grâce à une pompe de grandes quantités. L’avantage de l’utilisation de l’eau serait une meilleure tolérance en termes de douleurs. Le but du travail de Cadoni et al. était donc de comparer la coloscopie classique à l’air à la coloscopie avec utilisation d’eau. Pour se faire, un essai randomisé et contrôlé était organisé dans 2 centres par inclusion de patients consécutifs acceptant le principe d’une coloscopie sans prémédication et avec sédation à la demande. L’objectif premier était la réalisation d’une coloscopie totale avec des scores de douleur inférieur ou égal à 2 sur une échelle analogique allant de 0 à 10 et avec une sédation sans ou avec moins de 2 mg de midazolam. Les objectifs secondaires étaient le score de douleur à la sortie, le taux d’intubation caecale et le taux de détection des adénomes.

Six-cent soixante-douze patients étaient randomisés en coloscopie à l’eau (n = 338) et à l’air (n = 334). L’objectif premier était plus souvent atteint dans le groupe coloscopie à l’eau (83,8 %) que dans le groupe coloscopie à l’air (62 %, p < 0,0005). De même, en termes de sédation en cas de coloscopie à l’eau une sédation à la demande était moins souvent nécessaire (11,5 % vs 26 %, p < 0,0005) et le score moyen de douleurs était inférieur (1,3 vs 2,3, p < 0,0005). Il n’y avait pas de différence entre les 2 groupes en termes de taux d’intubation du caecum. Dans le groupe des patients avec coloscopie à l’eau, le taux global de détection des adénomes (25,8 % vs 19,1 %, p < 0,041), de détection des adénomes proximaux (10,1 % vs 4,8 %, p = 0,014) et de détection des adénomes proximaux de moins de 10 mm de diamètre (7,7 % vs 3,9 %, p = 0,046) étaient significativement meilleurs. Dans le groupe des patients explorés dans le cadre d’un dépistage, les taux de détection des adénomes proximaux étaient également supérieurs en cas de coloscopie à l’eau (18,9 % vs 7,4 %, p = 0,015). Aucun effet secondaire sérieux n’était noté (un malaise vagal dans le groupe coloscopie à l’eau et 2 dans le groupe à l’air, 3 saignements après polypectomie, dont 2 dans le groupe eau et l’un dans le groupe à l’air). Aucune procédure n’était interrompue du fait de la survenue d’un effet indésirable.

Cet intéressant travail démontre donc que la coloscopie à l’eau est moins douloureuse que la coloscopie à l’air et qu’elle augmente le taux de détection des adénomes. Si ces données étaient confirmées, elles pourraient déboucher sur une modification de nos pratiques.