Endoscopy 2015; 47(01): 94
DOI: 10.1055/s-0034-1391313
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Commentaire du travail de Mukai S et al., pp. 47

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Publikationsdatum:
22. Dezember 2014 (online)

 

Shuntaro Mukai, Takao Itoi, Todd H. Baron, Atsushi Sofuni, Fumihide Itokawa, Toshio Kurihara, Takayoshi Tsuchiya, Kentaro Ishii, Shujiro Tsuji, Nobuhito Ikeuchi, Reina Tanaka, Junko Umeda, Ryosuke Tonozuka, Mitsuyoshi Honjo, Takuji Gotoda, Fuminori Moriyasu, Ichiro Yasuda. Endoscopic ultrasound-guided placement of plastic vs. biflanged metal stents for therapy of walled-off necrosis: a retrospective single-center series.

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Le drainage guidé par échoendoscopie de la nécrose pancréatique infectée ou symptomatique (“WON, Walled-off necrosis”) est devenu un standard, avec d’excellents résultats en terme de succès technique (succès de la procédure) comme de succès clinique (amélioration des symptômes). La procédure a initialement vu le jour avec la mise en place de deux prothèses plastiques en double queue de cochon permettant de laisser perméable la kystogastrostomie endoscopique et laissées en place indéfiniment par la plupart des centres. En cas de nécrose solide, un drain nasocavitaire pour irriguer la collection nécrotique est initialement mis en place, une nécrosectomie endoscopique peut être réalisée en accédant à la cavité après dilatation de la kystogastrostomie. Récemment sont apparues des prothèses métalliques couvertes, en diabolo, ayant l’avantage d’être mises en places plus rapidement, d’offrir une kystogastrostomie plus large (10 à 16 mm de diamètre) et de donner accès à la cavité de nécrose sans dilatation de la kystogastrostomie.

Cette étude rétrospective japonaise est la première à comparer l’utilisation de ces deux types de prothèses trans-gastriques. En comparant la prise en charge de 70 malades avec nécrose pancréatique drainée sous échoendoscopie, 27 avec des prothèses en plastique, 43 avec des prothèses métalliques, les auteurs n’ont pas mis en évidence de différence en terme de succès technique, de succès clinique, ou de survenue d’effets indésirables liés aux procédures. Les procédures étaient plus rapides en utilisant des prothèses métalliques (28,8 ± 7,1 min vs. 42,6 ± 14,2 min, respectivement pour le drainage initial, p < 0,001 et 34,9 ± 8,5 min vs 41,8±7,6 min pour les réinterventions, p < 0,001). Le coût des deux stratégies n’était pas significativement différent.

Cette étude rétrospective a le mérite de confirmer l’intérêt clinique des prothèses métalliques dans cette indication, sans identifier de morbidité spécifique. Les prothèses en diabolo sont rapides à mettre et facilitent la nécrosectomie endoscopique. Elles ont pour inconvénient de ne pouvoir être laissées au long cours, le risque étant la migration de nourriture dans la cavité de nécrose à travers la prothèse ou de blessure des parois de la cavité de nécrose lors de sa rétractation: une fois la collection affaissée il faut enlever la prothèse en diabolo pour mettre en place des prothèses plastiques. On aimerait désormais comparer de façon prospective et randomisée ces deux types de prothèses, pour traiter les volumineuses collections pancréatiques infectées avec débris solides, qui nécessitent souvent plusieurs procédures endoscopiques, afin d’identifier les situations où les prothèses métalliques en diabolo sont supérieures aux prothèses plastiques.