Endoscopy 2015; 47(05): 476
DOI: 10.1055/s-0035-1547039
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Commentaire du travail de Kestens C et al., pp. 409

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Publication Date:
24 April 2015 (online)

Christine Kestens, Max Leenders, G. Johan A. Offerhaus, Jantine W. P. M. van Baal, Peter D. Siersema. Risk of neoplastic progression in Barrett’s esophagus diagnosed as indefinite for dysplasia: a nationwide cohort study.

Commentaires: Julien Branche, Laurent Heyries, Marine Camus, Emmanuel Coron, Gilles Lesur

Un diagnostic histologique de lésion “indéfinie pour la dysplasie” dans l'œsophage de Barrett est utilisé quand le diagnostic de dysplasie est incertain. Le but de la présente étude était d'évaluer le risque de progression vers la dysplasie de haut grade (DHG) ou l’adénocarcinome œsophagien après un diagnostic d’EBO indéfini pour la dysplasie dans une cohorte nationale de patients atteints de l'œsophage de Barrett.

Les patients sélectionnés étaient identifiés à partir d’un registre national des diagnostics histo-pathologiques aux Pays-Bas. Ils étaient inclus en cas de premier diagnostic d’EBO indéfini pour la dysplasie entre 2002 et 2011. Les patients sélectionnés avaient un suivi soit jusqu’au traitement d’une dysplasie de haut grade, de la détection d’un cancer, ou la date de la dernière endoscopie avec biopsies systématiques.

Au total, 1258 patients répondaient aux critères d'inclusion, dont 842 (66,9 %) ont eu un suivi avec un total de 2 585 années-personnes (moyenne ± SD: 3,01 ± 2,6). La durée médiane jusqu'à la première endoscopie de suivi était de 1,2 ans (interquartile 0,3 à 1,8 ans). Le taux de progression de l’EBO indéfini pour la dysplasie vers une DHG et/ou un cancer était de 2,0 (IC à 95 %: 1,5 – 2,6) pour 100 personnes année et la progression vers l’adénocarcinome œsophagien était de 1,2 pour 100 personnes année (IC à 95 %: 0,8 – 1,6). Après exclusion des cas de DHG ou de cancer œsophagien survenant moins de 1 an après le diagnostic de lésion indéfinie pour la dysplasie (n = 16), les taux de progression étaient de 1,4 (IC à 95 %: 1,0 – 1,9) et de 0,8 (IC à 95 %: 0,5 – 1,2), pour 100 personnes année pour la DHG et l’adénocarcinome œsophagien, respectivement. En analyse multivariée, seul l’âge était un facteur indépendant de progression vers la dysplasie ou le cancer.

Il s’agit de la plus large étude de population s’intéressant au groupe des patients ayant un EBO indéfini pour la dysplasie. Les résultats démontrent la nécessité d'études supplémentaires pour trier le sous-groupe des patients présentant une lésion indéfinie pour la dysplasie ayant un réel risque accru de progression néoplasique. La principale limitation de cette étude est la sélection et le suivi des patients à partir d’un registre anatomopathologique et l’absence de données précises sur les conditions des endoscopies. Le code pour sélectionner les patients avec EBO indéfini pour la dysplasie n’existe pas précisément, les patients ont été choisis sur la présence du mot indéfini dans le compte rendu, apportant un biais de sélection. Au total, 43 % des patients n’ont pas pu être inclus dans l’étude du fait de l’absence de suivi.