Endoscopy 2018; 50(03): 302-303
DOI: 10.1055/s-0038-1623327
Com Orales
Georg Thieme Verlag KG Stuttgart · New York

Performances du diagnostic optique des polypes colo-rectaux avec le système Blue Laser Imaging: étude prospective sur 237 gastro-entérologues avant et après formation spécifique

B Brieau
1   Paris
,
S Ribière
1   Paris
,
M Barret
1   Paris
,
S Leblanc
1   Paris
,
B Bordacahar
1   Paris
,
C Leandri
1   Paris
,
MA Guillaumot
1   Paris
,
R Coriat
1   Paris
,
F Prat
1   Paris
,
S Chaussade
1   Paris
› Author Affiliations
Further Information

Publication History

Publication Date:
26 February 2018 (online)

 

Introduction:

Le diagnostic optique des polypes colo-rectaux est un enjeu majeur formation des gastroentérologues. Il permet 1-de différencier les polypes hyperplasiques des adénomes et d'appliquer la stratégie «detect and leave» (polypes hyperplasiques laissés en place) ou de résection sans analyse histologique (stratégie «discard» pour les petits adénomes de moins de 5 mm de diamètre) (1), 2-d'évaluer le risque de cancer au sein d'un polype et d'évaluer la profondeur d'invasion d'un cancer dont dépend la résécabilité endoscopique et le choix de la technique de résection (dissection sous-muqueuse versus mucosectomie versus chirurgie), 3-de prédire la prochaine coloscopie de surveillance en se basant sur la taille et la nature des polypes observés. Ces stratégies nécessitent une formation spécifique des endoscopistes juniors ou seniors. Un autre système de coloration virtuelle, le BLI (Blue Laser Imaging – Fujifilm), a montré des résultats comparables au NBI dans une étude japonaise réalisée par des endoscopistes experts: la performance diagnostique du BLI était de 74% versus 77,8% avec le NBI. En revanche, il existe peu de données concernant les performances diagnostiques d'endoscopistes naifs avec le BLI (2). L'objectif de notre étude était d'évaluer les performances diagnostiques d'endoscopistes naifs avec le système BLI, avant et après une formation dédiée courte.

Matériels et Méthodes:

Notre étude était réalisée en juin 2017 sur une population de 237 gastro-entérologues, rassemblés dans le cadre d'un protocole de formation endoscopique. Un questionnaire concernant trente polypes colo-rectaux était évalué de manière individuelle par chaque participant: toutes les lésions étaient présentées avec leur localisation, leur taille, l'indication de la coloscopie, des photos en lumière blanche et BLI et des vidéos courtes en lumière blanche et BLI (avec zoom le cas échéant). La présentation de chaque lésion durait environ 30 secondes. Un premier test était réalisé sans formation endoscopique préalable. A l'issue de ce premier test, un diaporama de formation (30 minutes) était réalisé par un expert (SC) avec un rappel des classifications utilisées illustrées de nombreuses photos. A l'issue de ce test, le même questionnaire était évalué une seconde fois. Les participants étaient séparés en deux groupes, un avec les internes de spécialité (groupe A), l'autre avec les médecins seniors (groupe B).

Résultats:

Sur les 237 participants, 114 étaient interne de spécialité, 30 assistants hospitaliers, 79 praticiens hospitaliers, et 55 étaient gastro-entérologues libéraux. Quatre-vingts onze pour cent des participants travaillaient en France, les autres dans des pays francophones. Parmi les 30 lésions présentées lors du questionnaire, 9 étaient des SSA/P, 9 des polypes hyperplasiques, 7 des adénomes en dysplasie de haut grade, 4 des adénomes en dysplasie de bas grade, 1 un adénocarcinome avec invasion sous muqueuse. Pour le groupe A, le diagnostic optique était correct dans 46,9% des cas, et amélioré significativement à 56,8% après la formation dédiée (p < 0,001). Pour le groupe B, le diagnostic était correct dans 55,9% des cas, amélioré significativement à 61,06% (p < 0.001) après la formation dédiée.

Conclusion:

Le diagnostic optique des polypes colo-rectaux avec un système de chromoendoscopie électronique (BLI) reste difficile pour des endoscopistes non experts. Une formation courte de 30 minutes ne permet pas d'obtenir des taux de performances diagnostiques élevés.