Endoscopy 2019; 51(03): S15-S16
DOI: 10.1055/s-0039-1680873
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Georg Thieme Verlag KG Stuttgart · New York

L'écho-endoscopie haute est-elle nécessaire dans le bilan de l'achalasie et des autres troubles moteurs oesophagiens?

S Oumrani
1   Paris
,
M Barret
1   Paris
,
G Roseau
1   Paris
,
B Brieau
1   Paris
,
S Leblanc
1   Paris
,
F Prat
1   Paris
,
S Chaussade
1   Paris
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Publikationsverlauf

Publikationsdatum:
12. März 2019 (online)

 

Introduction:

L'étiologie de l'achalasie primaire du sphincter inférieur de l'oesophage est inconnue. L'écho-endoscopie haute (EEH) est recommandée dans le bilan initial chez les patients présentant une achalasie afin d'éliminer le diagnostic de pseudoachalasie et de rechercher un épaississement typique de la paroi oesophagienne. En pratique clinique, la réalisation de l'EEH est discutée dû à des résultats contradictoires dans la littérature notamment concernant la reproductibilité de la mesure de la paroi oesophagienne. Le but de cette étude était d'évaluer la contribution clinique des résultats d'EEH à la prise en charge de l'achalasie.

Patients et Méthodes:

Nous avons mené une étude monocentrique rétrospective dans un centre tertiaire. Tous les patients chez qui une EEH a été réalisée pour le bilan d'un trouble moteur oesophagien (TMO) de janvier 2012 à décembre 2017 ont été inclus.

Le score d'Eckardt, les traitements antérieurs reçus, les paramètres manométriques ainsi que le diagnostic final selon la classification de Chicago version 3, les résultats de l'EEH avec les mesures des différentes couches de la paroi oesophagienne, les traitements et les résultats cliniques ont été enregistrés.

Résultats:

Soixante-neuf patients ont été inclus, dont 52% d'hommes avec un âge médian (± déviation standard) de 61 ± 14 ans.

Le score d'Eckardt médian au moment de l'EEH était de 7 ± 2. L'EEH était strictement normale chez 26 (38%) patients et un épaississement de la paroi oesophagienne était retrouvé chez 43 (62%) patients. La couche circulaire interne était la couche la plus fréquemment épaissie avec une médiane à 2,9 ± 2 mm. Trois cas de pseudoachalasie ont été diagnostiqués: 2 adénocarcinomes oesophagiens et une oesophagite à éosinophiles, tous diagnostiqués par biopsies muqueuses lors de l'endoscopie. 67% des patients n'avaient jamais reçu de traitement avant la réalisation de l'EEH et 84% ont été traités après. Le traitement le plus fréquemment réalisé était la myotomie oesogastrique chez 58% des patients (POEM chez 56% et myotomie de Heller chez 2%), 28% ont été traités par dilatations pneumatiques et 17% par injection de toxine botulique. La présence d'un épaississement de la paroi oesophagienne n'était pas significativement associée au type de TMO diagnostiqué en manométrie ou au sous-type d'achalasie, au score d'Eckardt, à la PRI (pression de relaxation intégrée) ni à la réalisation d'un traitement antérieur à l'EEH. Il n'existait pas de corrélation entre la présence d'un épaississement de la paroi oesophagienne en EEH et le succès thérapeutique après traitement.

Conclusion:

Dans ce travail, la contribution de l'échoendoscopie haute était limitée dans la prise en charge des TMO. La présence d'un épaississement de la paroi oesophagienne n'était pas corrélée au type de TMO ni au succès thérapeutique.