Endoscopy 2019; 51(03): S32
DOI: 10.1055/s-0039-1680906
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Georg Thieme Verlag KG Stuttgart · New York

La dilatation endoscopique des sténoses peptiques oesophagiennes: facteurs prédictifs de recours à la chirurgie (à propos de 34 cas)

M Ben Abdelwahed
1   Tunis, TUNISIE
,
HL Mohamed
2   Monastir, TUNISIE
,
R Baklouti
2   Monastir, TUNISIE
,
F Aissaoui
1   Tunis, TUNISIE
,
M Zakhama
2   Monastir, TUNISIE
,
A Guediche
2   Monastir, TUNISIE
,
W Bouhlel
2   Monastir, TUNISIE
,
W Ben Mansour
2   Monastir, TUNISIE
,
BC Nabil
2   Monastir, TUNISIE
,
L Safer
2   Monastir, TUNISIE
› Author Affiliations
Further Information

Publication History

Publication Date:
12 March 2019 (online)

 

Introduction:

La sténose peptique (SP) constitue une des complications graves du reflux gastro-oesophagien (RGO). Elle reste une pathologie fréquente dans les pays en voie de développement.

Le but du travail est d'évaluer l'apport des dilatations endoscopiques dans les sténoses peptiques oesophagiennes et de préciser les facteurs prédictifs de recours à la chirurgie.

Matériels et Méthodes:

Il s'agit d'une étude rétrospective réalisée sur une période de 8 ans (2011 – 2017). Nous avons inclus tous les patients dont l'âge était ≥16 ans, ayant une dysphagie secondaire à une sténose peptique. La dilatation endoscopique était réalisée en utilisant les ballonnets hydrostatiques, à diamètre variable entre 10 et 20 mm. Nous avons défini la récidive de la sténose par une récidive de la dysphagie quatre semaines après la première dilatation. Les sténoses réfractaires sont définies par des sténoses ayant nécessité plus de cinq séances avec des intervalles de récidive courts.

Résultats:

Trente-quatre patients ont été inclus. Il s'agit de 25 hommes et 9 femmes avec un sexe ratio de 2,7. L'âge moyen était de 52 ans [20 – 85]. Vingt sept patients avaient un tabagisme actif. Chez l'ensemble de nos patients on a noté: des antécédents de RGO qui évoluait depuis en moyenne 7,71 ans (2 – 18 ans) chez 18 patients (52,9%), un pyrosis chez 14% des malades (n = 5), des régurgitations chez 44% (n = 15) et des douleurs épigastriques chez 20,6% (n = 7). Une perte pondérale modérée était observée chez 40% des patients. On a noté une dysphagie aux solides chez la plupart des patients (n = 20). Le transit oesophagien a été réalisé chez 60% des patients. Ce dernier a objectivé une sténose d'allure peptique au niveau du tiers inférieur de l'oesophage chez 88% de nos malades, alors qu'une sténose du tiers moyen de l'oesophage a été objectivée chez quatre patients. Les sténoses étaient souvent courtes ne dépassant pas 2 cm de hauteur chez 80% des patients. Une dilatation modérée de l'oesophage en amont a été retrouvée chez 8 patients et une hernie hiatale chez 20 patients. L'endoscopie a objectivé la présence d'une SP au niveau du tiers inférieur de l'oesophage chez 94,11%. Parmi les lésions endoscopiques associées, une oesophagite a été retrouvée chez 38,5% des patients et un endobrachyoesophage était présent chez 18% des patients. Une seule séance de dilatation par ballonnet était suffisante chez 64,7% (n = 22). Trois patients ont nécessité quatre séances de dilatation. Cinq séances étaient réalisées chez deux patients et six chez deux autres pour obtenir un résultat jugé satisfaisant. Aucune complication post dilatation n'a été notée. Un traitement de consolidation à base d'inhibiteurs de la pompe à proton (IPP) a été prescrit dans 76,4% (n = 26). Cinq patients avaient une sténose réfractaire et ont été proposés pour un traitement chirurgical.

Le recours à la chirurgie était significativement associé à l'ancienneté des symptômes (p = 0,002), au tabagisme (p = 0,04), à la non prescription d'un traitement de consolidation à base d'IPP (P = 0,005). Par contre l'âge, le sexe et les caractéristiques endoscopiques de la sténose peptique n'étaient pas associés à un échec de la dilatation endoscopique.

Conclusion:

La dilatation endoscopique associée un traitement de consolidation par les IPP constitue un traitement efficace et peu agressif de la sténose peptique oesophagienne.