La surveillance du temps de retrait du coloscope augmente le taux de détection des adénomes et les performances de l’endoscopiste

Plusieurs travaux montrent que le temps de retrait du coloscope augmente les performances de la coloscopie. Une durée minimale raisonnable semble être de 6 minutes. Le but de ce travail était de comparer le temps de retrait chez des opérateurs dont le temps de retrait était mesuré comparativement à ceux pour qui il n’était pas enregistré.

Sept gastroentérologues expérimentés réalisèrent prospectivement 558 coloscopies de dépistage pendant une période de 9 mois dans un hôpital suisse universitaire. Le temps de retrait était noté chez les opérateurs ayant été (n = 203) ou non (n = 335) prévenus de cette mesure. Le temps moyen de retrait était de 4,5 minutes (4 – 5,5 min) sans polypectomie et de 6 minutes (4 – 9 min) avec polypectomies, ses temps passant à respectivement 7,3 minutes (6,5 – 9 min) et 8 minutes (7 – 11 min) lorsque l’opérateur était prévenu que son temps d’examen était enregistré (p < 0,001 avec et sans polypectomie). Le taux de détection des adénomes augmentait de 21,4 % à 36,0 % en cas d’enregistrement de la durée d’examen (p < 0,001). En analyse multivariée par régression logistique, le fait de se savoir enregistré était le facteur le plus fortement associé à un taux élevé de détection des adénomes.

Les auteurs concluent que le temps de retrait lorsqu’il n’est pas mesuré est inférieur au temps recommandé (6 minutes) alors qu’il augmente quand l’opérateur sait qu’il est noté. La surveillance du temps de retrait augmente le taux de détection des adénomes. Un enregistrement systématique de la durée du retrait devrait permettre à chaque endoscopiste d’augmenter son taux de détection des adénomes.

Fig. 1 Adenoma detection rate (ADR) in the two phases of the study. The increase in ADR was statistically significant (P < 0.001).