Endoscopy 2007; 39(11): 1029
DOI: 10.1055/s-0032-1308881
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Commentaire de travail de S. von Delius et al., pp. 962

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Publication Date:
13 March 2012 (online)

S. von Delius, A. Karagianni, J. Henke, A. Preissel, A. Meining, E. Frimberger, R. M. Schmid, W. Huber. Etude du retentissement cardiovasculaire et respiratoire de la gastroscopie chez le porc

Ce travail est une étude de physiologie sur le porc visant à étudier la tolérance cardio-vasculaire et respiratoire à une gastroscopie sous anesthésie. Dans cette étude, un des éléments les plus intéressants est non pas le résultat, mais le rationnel de l'étude. En effet, la question de départ était la suivante: des épisodes de désaturation sont observées lors des gastroscopies sous midazolam: dans la survenue de ces épisodes de désaturation, quels sont les rôles respectifs du midazolam et de la gastroscopie (par l'intermédiaire d'une augmentation de pression intra abdominale)? Les données précises qui ont justifié ce travail sont les suivantes: une étude a montré que sous midazolam à la dose de 0,1 mg/kg des désaturations < 93% sont observées dans 43% des cas. Une autre étude a aussi observé en l'absence de sédation, des désaturations de 90 à 94% dans 35% des cas, et des désaturations < 90% dans 9% des cas. Par ailleurs, lors des coelioscopies, il existe des augmentations de pression intra abdominales majeures dont on connaît le niveau maximum tolérable. La question est de savoir si il y a des augmentations de pression comparables lors de gastroscopies, augmentations qui pourraient expliquer des épisodes de désaturation en l'absence de sédation?

Dans cette étude expérimentale menée chez le porc, lors d'endoscopies sous anesthésie générale par propofol en insufflation constante, il n'a pas été retrouvé de désaturations significatives ni de troubles du rythme. En revanche, il a été observé une augmentation de la pression intra abdominale dépassant dans 7,1% le seuil de 15 mm Hg considéré comme le maximum tolérable sans effet délétère en cœlioscopie. Ceci s'accompagne d'une augmentation des résistances vasculaires périphériques donc de la post charge, ainsi que des pressions inspiratoires pulmonaires. D'une façon purement hypothétique, les auteurs évoquent d'éventuels problèmes en cas d'insuffisance cardiaque, ou d'insuffisance respiratoire restrictive, surtout si il est réalisé une coloscopie associée ou des procédures particulières au cours desquelles l'on a recours à une insufflation prolongée (gastroscopie thérapeutique, entéroscopie haute, CPRE).

Si ces résultats ne font rien d'autres qu'ouvrir la voie à d'autres recherches sur la tolérance de la gastroscopie dans les situations particulières évoquées, ils sont l'occasion de rappeler que l'utilisation du Midazolam IV n'est pas anodine, que la gastroscopie induit par elle-même des désaturations modérées, et enfin que le propofol est bien toléré, même si l'on connaît l'existence de très rares complications respiratoires avec celui ci.