Endoscopy 2012; 44(07): 718-719
DOI: 10.1055/s-0032-1309990
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Commentaire de travail de B. M. Wlarda, pp. 668

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Publication Date:
21 June 2012 (online)

B. M. Wlarda, D. G. N. Heine, P. Mensink, M. Stolk, J. Dees, H. J. A. Hazenberg, J. Stoker, E. J. Kuipers. Comparison of magnetic resonance enteroclysis and capsule endoscopy with balloon-assisted enteroscopy in patients with obscure gastrointestinal bleeding

Différentes méthodes d’exploration des saignements digestifs inexpliqués (SDI) sont disponibles mais leurs performances nécessitent d’être comparées.

L’intérêt diagnostique de la vidéocapsule dans cette indication repose sur des études qui ont montré une bonne sensibilité pour détecter la source probable du saignement, une bonne valeur prédictive négative, un rendement diagnostique de plus de 50 % et une modification de la prise en charge thérapeutique chez 15 à 46 % des patients.

L’objectif de l’étude de Wlarda et al. était de comparer le rendement diagnostique de l'entéro-IRM et l'exploration du grêle par vidéocapsule chez les patients ayant un SDI, en prenant comme référence les lésions découvertes par l’entéroscopie assistée par double ballon et celles diagnostiquées par deux experts indépendants par les autres techniques au niveau des segments d’intestin grêle non explorés par l’entéroscopie. Sur une période de 26 mois, 38 patients présentant un SDI ont été inclus ; il s’agissait de 20 femmes et 18 hommes âgés en moyenne de 58 (extrême : 28 – 75 ans). Les patients ont été explorés successivement par une entéro-IRM puis par vidéocapsule et par entéroscopie. Quatre patients (11 %) n'ont pas été explorés par vidéocapsule en raison de la suspicion d’une sténose de l'intestin grêle lors de l’entéro-IRM ou de problèmes de synchronisation. Vingt patients avaient une lésion diagnostiquée par l’entéroscopie ou par les deux experts indépendants (53 %). La sensibilité et la spécificité de l’exploration par vidéocapsule étaient respectivement de 61 % (IC95 % : 36 – 81 %) et de 85 % (IC95 % : 61 – 96 %) ; celles de l’entéro-IRM étaient respectivement de 21 % (IC95 % : 7 – 46 %) et 100 % (IC95 % : 79 – 100 %). Les rapports de vraisemblance positifs et négatifs étaient respectivement de 4,1 et 0,46 pour l’exploration par vidéocapsule et à l'infini et de 0,79 pour l’entéro-IRM. Le pourcentage de lésions découvertes par vidéocapsule n’était pas différent de la référence (p = 0,34), en revanche l’entéro-IRM révélait significativement moins de lésions (p < 0,001). Il n’y avait pas différence statistiquement significative pour le nombre de diagnostics corrects entre l'exploration par vidéocapsule et l’entéro-IRM sur l’ensemble de la population de l’étude (P = 0,222) ; la différence était en revanche significative pour le groupe de patients avec une anomalie (P = 0,0015).

Les auteurs concluent que l'exploration par vidéocapsule endoscopique est supérieure à l’entéro-IRM pour détecter des anomalies de l'intestin grêle chez les patients présentant un SDI. Cette étude vient donc conforter les recommandations françaises actuelles : la vidéocapsule est l’examen de première intention après un bilan endoscopique standard négatif, l’entéroscopie ne venant qu’en deuxième intention. Si les signes évoquent une tumeur, l’entéroscanner ou l’entéro-IRM doit être envisagée pour ne pas méconnaître une sténose.