Endoscopy 2014; 46(12): 1129
DOI: 10.1055/s-0034-1391143
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Commentaire du travail de van Rhijn BD et al., pp. 1049

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Publication Date:
27 November 2014 (online)

Bram D. van Rhijn, Marijn J. Warners, Wouter L. Curvers, Anja U. van Lent, Noor L. Bekkali, R. Bart Takkenberg, Jaap J. Kloek, Jacques J. G. H. M. Bergman, Paul Fockens, Albert J. Bredenoord. Evaluating the Endoscopic Reference Score for eosinophilic esophagitis: moderate to substantial intra- and interobserver reliability.

Commentaires:

Les signes endoscopiques de l’œsophagite à éosinophiles ne sont pas pathognomoniques de la maladie et ont une fiabilité variable pour poser le diagnostic. Récemment, un score endoscopique de référence (EREFS) pour l'évaluation endoscopique de l'œsophagite à éosinophiles a été développé, avec une bonne concordance inter-observateurs. Le score EREFS est nommé ainsi pour Exudates-Rings-Edema-Furrows-Stricture. Ce score est basé sur 5 items classés respectivement en 1 à 4 grades: exsudats blanchâtres (absent/modéré/sévère), aspect d’anneaux œsophagiens “pseudo-trachéal” (absent/léger/modéré/sévère), sillons longitudinaux (absent/présent), œdème (absent/présent), sténose (absente/présente). Cependant, la concordance inter-observateurs du score EREFS par une équipe indépendante n'a pas encore été mesurée et l’accord intra-observateur n'a jamais été apprécié. Le but de cette étude était d’évaluer la concordance „inter- et intra-observateurs du score EREFS chez des patients atteints d'œsophagite à éosinophiles.

Dans cette étude observationnelle prospective néerlandaise, des photos provenant d’endoscopies haute définition réalisées chez 30 patients ayant une œsophagite à éosinophiles prouvée histologiquement (âge moyen 36 ans, 5 femmes), dont 6 étaient en rémission, étaient interprétées par 4 experts (> 40 endoscopies pour œsophagite à éosinophiles) et 4 novices (internes en gastroentérologie). Au moins trois images dépersonnalisées par patient étaient intégrées dans un diaporama. L’accord inter-observateurs était évalué, puis 4 semaines plus tard, les observateurs réinterprétaient les mêmes images placées dans un ordre différent pour évaluer la concordance intra-observateurs.

Au cours des deux sessions d’interprétation réalisées par les 8 observateurs chez les 30 patients (soit 480 observations), l’œdème était détecté le plus souvent (n = 451, 94 %), suivis par les anneaux (n = 378, 79 %), les exsudats blanchâtres (n = 366, 76 %), les sillons longitudinaux (n = 331, 69 %), les sténoses (n = 218, 45 %) et l’aspect “papier crépon de l’œsophage”(aspect friable de la muqueuse) (n = 68, 14 %). L’accord inter-observateurs était fort pour les anneaux (κ = 0,70), les exsudats blanchâtres (κ = 0,63), et l’aspect friable de l’œsophage (κ = 0,62), modéré pour les sillons (κ = 0,49) et les sténoses (κ = 0,54) et très faible pour l’œdème (κ = 0,12). La concordance intra-observateurs était forte pour les anneaux (médiane κ = 0,64, interquartile [IQ] 0,46–0,70), les sillons (médiane κ = 0,69, IQ 0,50-0,89), et l’aspect friable (médiane κ = 0,69, IQ 0,62–0,83). Elle était modérée pour les exsudats blancs (médiane κ = 0,58, IQ 0,54–0,71) et les sténoses (médiane κ = 0,54, IQ 0,33–0,70) et faible pour l'œdème (médiane κ = 0,00, IQ 0,00 à 0,29). Il n’y avait pas de différence significative entre les experts et les novices concernant les concordances inter et intra-observateurs. La concordance inter-observateurs était comparable à celle de l’équipe ayant développé le score (Hirano et al. Gut 2013). Pour améliorer l’accord inter- et intra-observateurs, les auteurs proposaient un système de notation alternative au score existant contenant de légères modifications à la classification sur les items exsudats blanchâtres (absent à léger/sévère), l’œdème (absent à léger/sévère), et l’ajout d’un item sur l’aspect friable (“papier crépon de l’œsophage”) (absent/présent).

En conclusion, les auteurs rapportent une concordance inter et intra-observateurs modérée à forte pour la plupart des signes endoscopiques d'œsophagite à éosinophiles, ce qui plaide en faveur de l'utilisation en pratique du score EREFS quel que soit le niveau des endoscopistes. Ce score semble donc fiable et reproductible pour l'interprétation des signes endoscopiques de l'œsophagite à éosinophiles au cours du suivi des patients et dans les essais cliniques. Les limites de cette étude résident dans l’utilisation de photos plutôt que de vidéo complètes ou d’un examen endoscopique en direct et du faible nombre de photos par patients (3 à 6).