Endoscopy 2010; 42 - A6
DOI: 10.1055/s-0030-1250780

L'endoscopie digestive pratiquée en France en 2008: résultats globaux d'une enquête prospective nationale de la Société Française d'Endoscopie Digestive (SFED)

JM Canard 1, JM Canard 1, JC Letard 2, D Heresbach 3, R Laugier 4, C Cellier 1, C Boustière 5, B Richard-Molard 1, P Pienkowski 6, M Barthet 4, PA Dalbiès 7, A Calazel 8, JP Arpurt 9, B Croguennec 10, T Barrioz 2, B Marchetti 1, F Prat 1, J Saurin 1, P Burtin 11
  • 1Paris
  • 2Poitiers
  • 3Rennes
  • 4Marseille
  • 5Aubagne
  • 6Montauban
  • 7Béziers
  • 8Toulouse
  • 9Avignon
  • 10Limoges
  • 11Villejuif

Introduction: Quantifier prospectivement la pratique de l'endoscopie digestive réalisée en France en 2008 et suivre son évolution depuis la première enquête réalisée en 1998.

Matériels et Méthodes: Une enquête prospective a été réalisée du 17 novembre au 29 novembre 2008 auprès de l'ensemble des gastro-entérologues français (n=3125). Le recueil des données concernait toutes les endoscopies effectuées sur deux jours ouvrables fixés préalablement. 1039 réponses complètes analysables ont été adressées soit 7249 endoscopies réalisées. L'échantillon était représentatif sur le sexe, l'âge, la région, et le type d'exercice. Des extrapolations ont été réalisées sur la base des 3125 gastro-entérologues.

Résultats: 2 413 544 endoscopies ont été réalisées en 2008 soit une diminution de 10,2% par rapport à 2006. Les endoscopies sont réalisées dans 40% des cas par des médecins hospitaliers et dans 60% par des médecins libéraux dont 42% sont en secteur 2 et 74% exercent en groupe. Les gastro-entérologues participent de façon importante à la FMC, 83% aux congrès nationaux, 66% aux réunions de FMC régionales et 35% aux workshops pratiques. Ils sont intéressés dans 70% par l'évolution du matériel, utilisation du matériel, accès à de nouvelles techniques, suivi du patient et contrôle. Ils ont moins d'intérêt pour la désinfection. Les médecins libéraux ont rencontré des problèmes dans 34% pour un exercice en clinique en raison de l'absence de place en clinique, horaires trop limités, matériels incomplets ou obsolètes, redevances trop élevés ou absence d'anesthésiste. L'âge moyen des patients pris en charge est de 57,7%. Une attestation d'information est signée uniquement dans 56% des cas, 57% des patients bénéficient d'une antibioprophylaxie et 13% des patients sont sous anticoagulants ou antiagrégants, 70% des patients sont envoyés par leur médecin traitant, 67% des endoscopies sont pratiquées en milieu libéral et en particulier 72% des coloscopies. La structure d'accueil est un hôpital dans 33%, 60% des cas une clinique privée et 6% un cabinet de ville et 1% un centre autonome. A noter que l'endoscopie en cabinet de ville a diminué progressivement depuis plusieurs années et cela se stabilise. L'endoscopie est pratiquée en ambulatoire dans 66% des cas, une anesthésie générale délivrée par un anesthésiste ou une IADE est réalisé dans 82% des cas.

Conclusion: La majorité des endoscopies digestives en France sont réalisées sur un plateau technique public ou privé dans 94% des cas et dans 67% des cas en libéral. 82% des endoscopies sont réalisées sous anesthésie. L'attestation d'information devrait être signée dans un plus grand nombre de cas. La pratique en clinique rencontre des obstacles, ce qui explique la stabilisation de la pratique en cabinet. Enfin, les libéraux représentent 60% desgastro-entérologues français. Ils réalisent 67% des endoscopies, en particulier 72% des coloscopies.