Endoscopy 2007; 39(05): 484
DOI: 10.1055/s-0032-1306929
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Commentaire de travail de Y. Tamegai et al., pp. 418

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Publication Date:
13 March 2012 (online)

Y. Tamegai, Y. Saito, N. Masaki, C. Hinohara, T. Oshima, E. Kogure, Y. Liu, N. Uemura, K. Saito. Dissection sousmuqueuse endoscopique: une technique sécuritaire pour les tumeurs colorectales

La dissection sous-muqueuse est une technique maintenant classique au Japon dans le traitement des cancers superficiels gastriques dont l'extension latérale est importante (≥2–3cm). Cette méthode délicate d'un point de vue technique présente l'avantage théorique d'une résection “chirurgicale” en un seul fragment de la tumeur. Son application au côlon était jusqu'à présent limitée par un taux de perforation élevé. Cet article est une des premières séries coliques, venant logiquement d'une équipe japonaise (Tokyo), concernant 70 lésions coliques de grande taille (moyenne 32 mm de diamètre, 13-75 mm), non seulement rectale mais en grande majorité colique, du caecum au sigmoîde. Le taux de perforation est faible (1.4%) ce qui traduit probablement l'acquisition d'une expertise qui rend cette méthode plus sûre au niveau colique. La description de la méthode est assez classique, et le faible taux de complications n'est donc pas en rapport avec une modification majeure de celle-ci: injection sous-muqueuse importante, incision hémi-circonférentielle utilisant un couteau de dissection en mode coupe, dissection ensuite en mode coagulation probable (non précisé), et traitement des vaisseaux par endoclips. Le temps moyen d'intervention était de 60min, ce qui est relativement court pour des lésions assez importantes. Les lésions enlevées étaient en majorité des cancers (intra-muqueux 47, sous muqueux 11) dont 4 cancers sm1 suivis sans récidive endoscopique et 7sm2/sm3 opérés logiquement ensuite, sans aucun envahissement ganglionnaire. Cet article présente aussi l'intérêt d'un suivi moyen de 12 mois des patients ne révélant aucune récidive (au contraire d'une série de 34 mucosectomies en multiples fragments par la même équipe: 6% de récidives à 19 mois). Cette série de grande taille montre la faisabilité de cette méthode de traitement en un fragment de larges tumeurs superficielles colorectales, et soulève la question de la résection endoscopique carcinologiquement satisfaisante de certains cancers à envahissement sous-muqueux. Il est évident que les équipes japonaises maîtrisent la technique de dissection grâce à leur importante expérience dans l'estomac, et que la transposition à la France de ces méthodes passe par un apprentissage prolongé chez l'animal pour espérer obtenir une sécurité comparable.