Endoscopy 2014; 46(06): 632
DOI: 10.1055/s-0034-1367645
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Commentaire de travail de Oliva S et al., pp. 485

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Publication Date:
30 June 2014 (online)

Salvatore Oliva, Giovanni Di Nardo, Cesare Hassan, Cristiano Spada, Marina Aloi, Federica Ferrari, Adriano Redler, Guido Costamagna, Salvatore Cucchiara. Second-generation colon capsule endoscopy vs. colonoscopy in pediatric ulcerative colitis: a pilot study.

Commentaires: Dr Emmanuel Coron, Franck Chollet, Alain Lachaux, Gilles Lesur, Maxime Palazzo

Dans cette étude réalisée par l’équipe de gastroentérologie pédiatrique de l’Université “La Sapienza” de Rome, les résultats de la coloscopie utilisée comme technique de référence sont comparés aux données obtenues par la réalisation d’une vidéo-capsule colique de seconde génération (CCE-2, Given Imaging).

Entre novembre 2011 et octobre 2012, 30 enfants âgés de 6 à 18 ans (âge moyen: 14 ans) présentant une colite ulcéreuse ont été inclus de façon prospective. La sévérité de la maladie a été évaluée grâce au score pédiatrique d’activité (PUCAI, poussées sévères > 65). Les lésions endoscopiques étaient évaluées grâce au score endoscopique de Matts. Les enfants ont étés évalués après avoir reçu une préparation classique à base polyéthylène glycol (50 cc/kg) en deux prises (18 H – 21 H puis 6 H – 7 H) avant l’ingestion de la capsule. Un booster était prévu à 2 reprises après l’ingestion de la capsule (30 cc de phosphate de sodium et 1 litre d’eau, puis 15 cc et 0.5 l d’eau). La coloscopie était réalisée si possible le même jour en fin d’après-midi ou le lendemain matin.

L’objectif principal de ce travail était d’étudier l’activité de la maladie, la muqueuse étant classée comme soit normale, soit reflétant une maladie active. Ont aussi été étudiés l’activité de la maladie aux niveaux des différents segments du côlon, l’extension de la maladie (Classification de Paris), la difficulté pour déglutir la capsule et les éventuels effets secondaires (douleur, impaction), le délai d’élimination de la capsule ainsi que la propreté du côlon. Cette étude permet de confirmer les éléments suivants:

  • Cette technique est facilement utilisable chez le grand enfant (âge moyen 14 ans) puisque un seul des 30 enfants n’a pas pu avaler la capsule et de plus elle a une bonne acceptabilité. En effet, l’ingestion de la capsule ne pose pas de problème à ces enfants (score d’acceptabilité à 9.8/10) et le confort lors de l’examen est satisfaisant (score à 8.9/10).

  • L’évacuation de la capsule a été observée à 85 % des cas dans les 6 heures, permettant un examen complet chez 97 % des patients.

  • Concernant l’évaluation de l’activité de la maladie, on note la très bonne sensibilité et spécificité de la vidéo-capsule (respectivement 96 et 100 %) mais aussi une bonne valeur prédictive positive (100 %) pour une valeur prédictive négative à 85 %.

  • La préparation et l’obtention d’une propreté colique satisfaisante reste un problème important chez l’enfant comme chez l’adulte. En effet, la préparation a été évaluée comme excellente ou bonne uniquement chez 62 % des patients pour la vidéo-capsules coliques comme pour la coloscopie.

Ce travail confirme la faisabilité de la vidéo-capsule colique chez l’enfant pour évaluer l’inflammation muqueuse dans la colite ulcéreuse. Il permet de discuter, en remplacement de la coloscopie qui apparait comme une technique invasive chez l’enfant, la place de la vidéo-capsule colique dans le monitorage des atteintes muqueuses de l’enfant présentant une rectocolite.