Endoscopy 2014; 46(07): 733
DOI: 10.1055/s-0034-1377779
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Commentaire de travail de Rahmi G et al., pp. 591

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Publication Date:
30 July 2014 (online)

Gabriel Rahmi, Elia Samaha, Kouroche Vahedi, Michel Delvaux, Gérard Gay, Hervé Lamouliatte, Bernard Filoche, Jean-Christophe Saurin, Thierry Ponchon, Marc Le Rhun, Dimitri Coumaros;, Philippe Bichard, Thibault Manière, Emilie Lenain, Gilles Chatellier, Christophe Cellier. Long-term follow-up of patients undergoing capsule and double-balloon enteroscopy for identification and treatment of small-bowel vascular lesions: a prospective, multicenter study.

Depuis la diffusion de la vidéo-capsule endoscopique la découverte de lésions vasculaires de l’intestin grêle est de plus en plus fréquente. Le devenir à long terme de ces anomalies après traitement endoscopique est mal connu. Le but de ce travail était d’évaluer le risque de récidive hémorragique après traitement endoscopique de lésions vasculaires de l’intestin grêle découvertes à la vidéocapsule.

Il s’agit d’une étude prospective multicentrique française menée dans quinze centres. Tous les patients étaient traités par entéroscopie à double ballon. Le risque de récidive hémorragique était défini comme élevé ou faible selon les données de la vidéo-capsule. Cent quatre-vingt-trois patients étaient traités et 64 (35 %) allaient présenter une récidive hémorragique durant la première année de suivi. Une analyse multi-variée montrait qu’une pathologie cardiaque (OD: 2,04 ; IC à 95 %: 1,20 – 3,48, p < 0,01), et la présence initial d’un saignement extériorisé (OD: 1,78; IC à 95 %: 1,07-2,97, p = 0,03) étaient associés à un risque plus élevé de récidive hémorragique. L’association avec une insuffisance rénale était tout proche de la significativité statistique (OD: 1,77; IC à 95 %: 0,94 – 3,33, p = 0,08). Une analyse selon Kaplan-Meier montrait que le traitement par entéroscopie d’une lésion classée à haut risque hémorragique en vidéo-capsule était associé à un risque moins élevé de récidive hémorragique (OD: 1,87; IC à 95 %: 0,94 – 3,37, p = 0,07). Ce résultat s’explique par le potentiel hémorragique élevé de ces lésions, potentiel réduit par le geste hémostatique réalisé en entéroscopie.

Au total, cette étude montre un risque de récidive hémorragique chez un malade sur trois. Les facteurs prédictifs indépendants de ces récidives sont l’existence d’une pathologie cardiaque et un saignement initialement extériorisé. Plus la lésion traitée est à risque hémorragique élevé plus important est le bénéfice apporté par le traitement endoscopique.