Endoscopy 2019; 51(03): S56
DOI: 10.1055/s-0039-1680967
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Georg Thieme Verlag KG Stuttgart · New York

Facteurs prédictifs d'échec de la dilatation pneumatique au cours de l'achalasie

M Ayari
1   Tunis, TUNISIE
,
S Ayadi
1   Tunis, TUNISIE
,
E Bel Hadj Mabrouk
1   Tunis, TUNISIE
,
Y Zaimi
1   Tunis, TUNISIE
,
K El Jeri
1   Tunis, TUNISIE
,
Y Said
1   Tunis, TUNISIE
,
L Mouelhi
1   Tunis, TUNISIE
,
R Debbeche
1   Tunis, TUNISIE
› Author Affiliations
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Publication History

Publication Date:
12 March 2019 (online)

 

Introduction:

L'achalasie primaire est un trouble moteur rare caractérisée par un apéristaltisme du corps oesophagien et un défaut de relaxation du sphincter inférieur de l'oesophage (SIO). Bien que la myotomie per-orale endoscopique (POEM) soit une technique innovante, peu morbide et prometteuse, sa place reste à définir et le traitement de référence se base encore sur la dilatation pneumatique (DP) dans plusieurs pays. Le but de cette étude est d'évaluer les résultats de la dilatation endoscopique et de déterminer les facteurs prédictifs d'échec de ce traitement.

Patients et Méthodes:

Il s'agit d'une étude rétrospective colligeant tous les patients ayant une achalasie dont le diagnostic était retenu sur un ensemble d'arguments cliniques, endoscopiques et manométriques et traité par DP entre 2000 et 2017. Les dilatations ont été effectuées avec des ballonnets de 30 à 35 mm. L'efficacité du traitement a été jugée sur l'amélioration clinique des patients (Score d'Eckart). L'échec était défini par un nombre de dilatation > 2 ou bien le recours à un traitement chirurgical.

Résultats:

Soixante-huit patients ont été inclus. L'âge moyen était de 47 ans avec un sex-ratio F/H = 1.3. La dysphagie était présente dans tous cas avec altération de l'état général dans 35%. Le délai moyen entre l'apparition des symptômes et le diagnostic était de 21,4 mois [1 mois-10 ans]. La manométrie a confirmé le diagnostic en montrant l'apéristaltisme oesophagien présent chez tous les malades. La pression moyenne du SIO était de 32 mm hg (5 – 60 mm hg). Au total 93 DP étaient réalisés soit en moyenne 1.3 dilations par patient. La récidive clinique nécessitant une deuxième séance de dilatation était retrouvée chez 22% des patients. L'échec du traitement endoscopique était noté dans 6% des cas. Le délai des récidives des symptômes était en moyenne de 8 mois (1 – 24 mois). En étude analytique univariée l'âge jeune < 30 ans (p = 0.002), une dysphagie évoluant plus de 21 mois (p = 0.001), le nombre de dilatation (p < 0.0001), une pression initiale du SIO < 35 mm hg (p < 0.0001) et l'achalasie vigoureuse (p = 0.002) étaient significativement associés à l'échec des dilatations. En analyse multivariée, seuls l'âge jeune (p = 0.004), la faible pression du SIO (p = 0,003) et l'achalasie vigoureuse (p < 0.001) étaient des facteurs prédictifs indépendants de l'échec de la DP. Dans notre étude le sexe n'était pas significativement associé à l'échec du traitement.

Conclusion:

La dilatation pneumatique est une technique efficace, simple et bien toléré. Cependant en présence de facteurs cliniques et manométriques prédictifs d'échec de la DP, un autre traitement endoscopique tel que la POEM pourrait être proposé en première attention.