Place de l'endoscopie en pratique libérale en France dans la prise en charge des MICI: A partir d'une enquête portant sur 1065 patients

Objectif:

Le but de ce travail était d'évaluer la place de l'endoscopie dans la prise en charge des MICI en milieu libéral en France.

Patients et Méthodes:

L'ensemble des 2039 gastro-entérologues libéraux français a été sollicité par courrier pour participer à cette enquête. Chaque gastro-entérologue devait recueillir les données pour tout patient atteint de maladie de Crohn (MC), de rectocolite hémorragique (RCH) ou de colite inlassable (CI) vu durant la période du 13 au 25 octobre 2003.

Résultats:

Sur les 2039 gastro-entérologues sollicités, 375 (18,4%) ont participé à cette enquête:

1175 fiches ont été recueillies, 1065 étaient totalement exploitables correspondant à 533 MC (50%), 498 RCH (47%) et 34 CI (3%). La quasi totalité des patients a subi une coloscopie, seuls 41 patients (4%) n'ont pas subi cet examen. Cependant, une sigmodoscopie a até réalisée chez 330 patients (31%), plus fréquemment au cours de la RCH que de la CI et de la MC (50% des RCH, 29% des CI et 13% des MC). Dans la majorité des cas, l'endoscopie a été réalisée dans un but diagnostique. Chaque patient a subi dans l'histoire de sa maladie 1,79 coloscopies (1,59 pour les RCH, 1,97 pour les MC et 1,56 pour les CI), chez 50% des patients cet examen n'a pas été renouvelé. Une endoscopie haute a été réalisée chez 294 des MC (55%).

Parmi les 1065 MICI, 881 (82%) avaient une localisation colique. Parmi elles, 427 (48%) avaient une colite gauche, 59 (7%) une pancolite. L'ancienneté de la MICI était supérieure ou égale à 8 ans chez 377 patients (35%). La recherche d'une dysplasie n'a été réalisée que chez 166 patients (105 RCH, 55 MC, 6 CI). Quarante cinq pour cent de ces patients ont subi une seule coloscopie de dépistage, 20% en ont subi 2, 12% 3 et 22% plus de 3.

Une coloscopie pour dilatation n'a été réalisée que chez 17 patients (4 RCH, 12 MC et 1 CI), 9 patients n'ont subi qu'une seule séance, un seul plus de 3séances.

Conclusion:

Compte tenu de la méthodologie de cette enquête et du nombre important de patients étudiés, on peut tirer deux enseignements. En France, dans le secteur libéral, la coloscopie est essentiellement utilisée dans un but diagnostique (peu de coloscopies thérapeutiques) et cet examen est rarement renouvelé plus de 2 fois au cours de l'évolution de la maladie.

L'absence de coloscopies répétées dans les MICI anciennes témoigne d'une recherche insuffisante de dysplasie.