Endoscopy 2005; 37 - AB22
DOI: 10.1055/s-2005-864688

Efficacité de la Mitomycine C dans le traitement des récidives de sténoses courtes de l'oesophage chez l'enfant: résultats préliminaires

S Uhlen 1, P Fayoux 1, F Vachin 1, F Gottrand 1, L Michaud 1
  • 1Lille, France

Introduction:

L'efficacité de l'application locale de Mitomycine C (antibiotique possédant une activité antimitotique similaire à celle des agents alkylants) a été démontrée dans le traitement des sténoses trachéales ou laryngées en ORL et suggérée, par quelques observations cliniques isolées dans la prévention des sténoses de l'œsophage après dilatation. Le but de cette étude était d'évaluer l'efficacité et la tolérance d'une application locale de Mitomycine C dans le traitement et la prévention de la récidive des sténoses courtes de l'œsophage chez l'enfant.

Patients et Méthodes:

Nous avons réalisé une étude prospective de l'application de Mitomycine C chez quatre enfants (respectivement âgés de 3, 4, 6 et 11 ans) présentant des sténoses œsophagiennes récidivantes, après cure chirurgicale d'une atrésie de l'œsophage (n=1) ou ingestion de caustique (n=3). Ces enfants avaient nécessité au préalable plusieurs séances de dilatations, respectivement 4, 10 et 10 et 3 dilatations sur une durée de 24, 12, 18, et 2 mois. La Mitomycine C était appliquée localement, sous fibroscope rigide, par un médecin ORL au décours d'une dilatation oesophagienne à la bougie de Savary.

Résultats:

Aucune complication n'était constatée Un seul enfant nécessitait une deuxième application de Mitomycine C quinze jours plus tard. Les transits oeso-gastro-duodénaux et les endoscopies digestives réalisées à distance chez ces quatre enfants ne montraient pas de récidive de la sténose avec un recul variant de 6 à 14 mois. Aucune dysplasie n'était retrouvée sur les biopsies œsophagiennes réalisées. Aucun de ces enfants n'a présenté de récidive de la dysphagie ou n'a nécessité à ce jour une nouvelle séance de dilatation.

Conclusion:

L'application locale de Mitomycine C pourrait être une alternative aux dilatations itératives ou à la mise en place de stents dans les sténoses œsophagiennes secondaires aux ingestions de caustiques ou à la chirurgie de l'atrésie de l'œsophage. D'autres études sur une population plus large avec un suivi à plus long terme sont à réaliser. L'innocuité à long terme reste à démontrer.