Endoscopy 2005; 37 - AB61
DOI: 10.1055/s-2005-864727

L'érythromycine intraveineuse améliore le lavage gastrique au cours de l'hémorragie digestive haute (hdh): essai prospectif, controlé, randomisé

N Carbonell 1, L Becquemont 1, PY Boelle 1, A Daguenel 1, V Godard 1, L Serfaty 1, N Best 1, R Poupon 1
  • 1Paris, France

Rationnel Au cours de l'hémorragie digestive haute (HDH), la gastroscopie est rendue difficile par la présence de sang dans l'estomac. Le but de l'étude était de montrer si l'érythromycine, associée au lavage gastrique, pouvait améliorer la vacuité gastrique et ainsi améliorer la qualité de l'endoscopie.

Patients et Méthodes:

Entre novembre 2000 et novembre 2002 les patients admis pour une HDH avec une hémoglobine < à 11g/dl, du sang à la sonde gastrique, et une endoscopie prévue dans les 8 heures étaient inclus dans l'étude. Les patients avaient un lavage gastrique et étaient randomisés entre une injection intra veineuse sur 30 minutes soit de 250mg d'E soit de sérum physiologique comme placebo (P). Les produits étaient reconstitués par la pharmacien de l'hôpital en aveugle de l'équipe soignante et de l'endoscopiste. La randomisation était stratifiée selon la présence ou non d'une hypertension portale. Le critère de jugement principal était la persistance de caillot dans l'estomac lors de l'endoscopie. Les caillots étaient définis par tout caillot ne pouvant être aspiré par le canal opérateur de l'endoscope. L'endoscopiste notait l'examen complet (tout l'estomac et le duodénum vu) ou incomplet, la durée de l'examen et utilisait une échelle visuelle analogique pour estimer la qualité de la préparation. Les critères de jugement secondaires étaient la possibilité de poser un diagnostic étiologique, de faire un geste hémostatique, le recours à une seconde endoscopie dans les 48heures, le nombre de culots transfusés, et la durée d'hospitalisation.

La tolérance de l'examen (bonne, moyenne ou mauvaise) et la présence de contractions gênant l'examen étaient rapportées.

Résultats:

99 patients étaient inclus dans l'étude, 49 dans le groupe E, 50 dans le groupe P. L'age, le délai entre le début de l'hémorragie et l'admission, la présence d'un choc, le niveau d'hémoglobine, le nombre de culot transfusé et l'origine du saignement étaient identiques dans les 2 groupes. 66 patients avaient une cirrhose. La persistance de caillots était plus fréquente dans le groupe P (52%) que E (30%) p<0,05. La qualité de la préparation était meilleure dans le groupe E que P, 4,2 et 3,3 respectivement (p<0,05) et l'examen était plus souvent complet 65% et 44% respectivement (p<0,05). Par contre le rendement diagnostic, le nombre de traitement endoscopique, de culot transfusé, de seconde endoscopie, la durée d'hospitalisation étaient identiques dans les 2 groupes. La tolérance de l'examen et la présence de contractions gênant l'endoscopie étaient identiques dans les 2 groupes (20 et 14% dans le groupe E et P respectivement). Aucun effet indésirable lié à l'E n'était observé.

Conclusion:

Au cours de l'HDH, l'E iv diminue la présence de caillot dans l'estomac et permet un examen endoscopique plus complet de l'estomac. Ce traitement est bien toléré mais ne modifie pas le pronostic de ces patients.