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DOI: 10.1055/s-2005-864729
Prise en charge endoscopique des ictères par obstruction hilaire métastatique
Introduction:
Il existe peu de données spécifiques à la prise en charge endoscopique palliative des ictères par obstruction du hile hépatique d'origine métastatique. A partir d'une série hospitalière monocentrique, les objectifs de notre étude étaient d'évaluer l'impact de la mise en place d'une prothèse biliaire chez des malades présentant un ictère par obstruction hilaire métastatique.
Matériels et Méthodes:
Les dossiers de tous les patients ictériques ayant subi, entre avril 1993 et décembre 2003, une cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique dans l'intention de drainer par prothèse biliaire une obstruction du hile d'origine métastatique, à l'exclusion de toute tumeur primitive hépatique, biliaire, ampullaire ou pancréatique, ont été revus. Les taux de succès de pose des prothèses et de morbidité (7 et 30 jours) ainsi que l'efficacité du drainage sur les symptômes (ictère, prurit) ont été étudiés de même que l'influence du drainage sur la réalisation d'une chimiothérapie palliative. La survie des patients après le geste endoscopique a été mesurée et on a recherché l'influence sur la survie du score ASA, d'une perte de poids, de la taille de la tumeur compressive, du siège de la sténose et de l'efficacité du drainage.
Résultats:
La population de l'étude comprenait 29 patients ictériques 14 femmes et 15 hommes avec un âge moyen de 69 ans [extr: 37–92]. L'obstruction du hile était secondaire à un cancer colorectal (10 patients; 34,5%), de l'estomac (6 patients; 20,7%), du sein (4 patients;
3,8%), du rein (1 patient; 3,4%), de la prostate (1 patient; 3,4%) ou à un adénocarcinome de primitif inconnu (7 patients; 24,2%). Une prothèse était insérée chez 26 patients (89%) et le drainage était efficace chez 67% de ces malades. Le taux des complications à 7 et 30 jours était respectivement de 7,7% et 27%. A 30 jours, un ictère était observé chez 11% des patients et aucun ne présentait de prurit. La survie médiane était de 2,3 mois (IC95% [1,32; 3,21]). Parmi les facteurs pronostiques testés, seul le drainage efficace était associé à une survie significativement supérieure (3,3 mois versus 0,7 mois, p=0,0008; H R: 2,43) et autorisait chez 31% malades la réalisation d'une chimiothérapie palliative.
Conclusion:
La survie des patients atteints d'un ictère par obstruction du hile hépatique métastatique est courte. La pose de prothèse endoscopique chez ces malades allonge la survie lorsque le drainage est efficace et permet dans notre série la réalisation d'une chimiothérapie palliative pour près d'un tiers des patients.