Endoscopy 2007; 39 - A16
DOI: 10.1055/s-2007-974234

Comparaison de l'efficacité des prothèses oesophagiennes, duodénales et coliques en oncologie digestive. Expérience d'un centre de lutte contre le cancer chez 178 patients

M Giovannini 1, C Lopes 1, E Bories 1, CH Pesenti 1, F Caillol 1
  • 1Marseille – FRANCE

But

Le but de cette étude a été d'évaluer l'efficacité des prothèses digestives oesophagiennes, duodénales et coliques chez des patients porteurs d'un cancer digestif traités dans un centre de lutte contre le cancer.

Patients et Méthodes

De janvier 2003 à décembre 2005, 178 patients (117H, 61 F) d'âge moyen 65 ans ont eu la mise en place d'une ou plusieurs prothèses digestives, il s'agissait de 88 patients présentant une dysphagie de grade 3 due à une sténose œsophagienne (80 cancers de l'oesophage et de 8 compressions extrinsèques secondaires à des ganglions métastatiques médiastinaux), de 53 patients avec une sténose tumorale du duodénum (25 secondaires à un cancer du pancréas, 10 à un cancer gastrique, 5 à un cancer du duodénum et 13 à une carcinose péritonéale d'autre origine) et 37 patients avec une obstruction tumorale du colon (29 fois en relation avec un adénocarcinome colique, 1 fois secondaire à un lymphome colique et 7 fois consécutive à une carcinose péritonéale). Deux cent vingt huit prothèses métalliques ont été posées chez ces 178 patients. Il s'agissait de prothèses autoexpansibles couvertes (type Hanaro-Choo, Life Europe) pour les sténoses œsophagiennes, de prothèses autoexpansibles non couvertes pour les sténoses duodénales et coliques (type Hanaro-Choo, Life Europe et Wall-stent, Boston-Scientific). Toutes les prothèses ont été mises sous anesthésie générale (Propofol) avec intubation trachéale sous un double contrôle radiologique et endoscopique.

Résultats

Aucun décès n'a été en relation avec la mise en place de la prothèse. Le suivi médian des patients a été de 5 mois avec une médiane de survie de 3,5 mois, le taux de mortalité a été de 51,7% (92/178 patients). Les prothèses ont été efficaces chez 170/178 patients soit 95,5%. Il n' a pas été noté de différence entre les prothèses oesophagiennes (83/88 soit 95,2%), les prothèses duodénales (52/53 soit 98,4%) et les prothèses coliques (35/37 soit 95,1%). En ce qui concerne les complications immédiates, aucune différence n'a été observée entre les 3 types de prothèses (5/88 soit 4,8% pour les prothèses œsophagiennes vs. 1/53 soit 1,6% pour les prothèses duodénales vs. 2/37 soit 4,9% pour les prothèses coliques). Pour les complications tardives, nous avons noté significativement (p=0,002) plus d'obstruction en cas de prothèses duodénales (11/53 soit 17,2%) qu'en cas de prothèses œsophagiennes (9/88 soit 8,7%) ou coliques (3/37 soit 7,3%). Les prothèses coliques ont significativement (p=0,014) plus migré (5/37 soit 12,2%) que les prothèses œsophagiennes (4/88 soit 3,8%) ou duodénales (3/53 soit 4,7%). La médiane de survie des patients après la mise en place de la prothèse a été de 15 semaines pour les sténoses oesophagiennes, de 14 semaines pour les prothèses coliques et seulement de 9 semaines pour les obstructions tumorales duodénales.

Conclusion

La mise en place des prothèses autoexpansibles métalliques œsophagiennes, duodénales et coliques est relativement simple, sure et très efficace (environ 95%) pour traiter l'obstacle tumoral. Nous avons noté significativement plus de migration pour les prothèses coliques et plus d'obstruction pour les prothèses duodénales.