Endoscopy 2011; 43(04): 462
DOI: 10.1055/s-0031-1291792
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Commentaire de travail de F. G. I. van Vilsteren et al., pp. 282

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Publication Date:
10 February 2012 (online)

F. G. I. van Vilsteren, L. Alvarez Herrero, R. E. Pouw, F. J. W.ten Kate, C. A. Seldenrijk, M. I. van Berge Henegouwen, B. L. Weusten, J. J. Bergman. Eradication de carcinome épidermoïde intramuqueux ou de lésion en dysplasie de haut grade en dysplasie de haut grade par radiofréquence

Il s'agit d'une étude prospective réalisée dans deux centres tertiaires hollandais dont l'objectif est d'évaluer l'efficacité et la morbidité de l'ablation par radiofréquence RF de lésions épidermoïdes de l'oesophage. Ceci, en partant du postulat selon lequel cette technique est déjà validée dans l'éradication de la muqueuse de Barrett en dysplasie et ce, en toute sécurité.

Les 13 patients inclus dans cette étude avaient au moins une lésion lugol négative de l'œsophage dont les biopsies avaient mis en évidence, soit une dysplasie de haut grade DHG 10/13, soit un carcinome intramuqueux CIM 3/13; leur extension médiane était de 4 cm et de 50% de la circonférence. Une échoendoscopie était réalisée en préthérapeutique pour vérifier l'absence d'adénopathie et un scanner thoraco-abdominal en cas de CIM.

Dans le cas où ces lésions étaient non planes 9/13 (0-IIa ou 0-IIc) , elles bénéficiaient d'une mucosectomie deux mois avant la première séance de RF sur les zones en relief, ce qui permettait de rendre planes (0-IIb) les parties restantes. Dans les autres cas où ces lésions étaient planes 4/13 (0-IIb), l'ablation par RF pouvait être réalisée d'emblée. Lors des séances d'ablation par RF, le système focal HALO 90° était utilisé si les lésions étaient petites <2cm et <50% de la circonférence ou que le diamètre de l'œsophage était <18mm (due à la cicatrice de la mucosectomie préalable); dans le cas contraire, le système circonférentiel HALO 360° était utilisé. Après la première séance de RF, les patients étaient recontrôlés tous les 3 mois pour une nouvelle séance de RF sur les zones lugol négatives résiduelles jusqu'à éradication. Une surveillance étroite était alors débutée avec chromoendoscopie, d'abord à 6 mois, puis annuellement (avec une échoendoscopie en cas de CIM). Le principal critère d'évaluation était la réponse histologique complète. Les 13 patients ont obtenu une réponse complète après une médiane de 2 séances de RF (1 à 5 séances). Aucune récidive n'a été constatée après un suivi médian de 17 mois.

Plusieurs complications liées à la RF sont survenues: deux lacérations muqueuse >1cm (après HALO 360° sur la cicatrice d'une résection endoscopique préalable), un hématome de paroi asymptômatique après HALO 90° qui n'a nécessité aucun traitement spécifique, ainsi que 3 sténoses, constatées uniquement chez des patients qui avaient bénéficié d'une résection endoscopique au préalable, toutes traitées efficacement par dilatation (l'une d'entre elles s'est compliquée d'une perforation heureusement traitée efficacement par une prothèse métallique couverte).

Les auteurs concluent que la RF en association ou non à l'EMR dans le traitement des lésions néoplasiques épidermoïdes superficielles de l'œsophage est faisable et efficace. Cette méthode est surtout techniquement plus accessible que la dissection sous muqueuse qui nécessite une expertise particulière mais qui contrairement à la RF permet une analyse histologique de la pièce de résection.