Endoscopy 2014; 46(12): 1130
DOI: 10.1055/s-0034-1391145
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© Georg Thieme Verlag KG Stuttgart · New York

Commentaire du travail de Lee BU et al., pp. 1078

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Publication Date:
27 November 2014 (online)

Byung Uk Lee, Tae Jun Song, Sang Soo Lee, Do Hyun Park, Dong-Wan Seo, Sung-Koo Lee, Myung-Hwan Kim. Newly designed, fully covered metal stents for endoscopic ultrasound (EUS)-guided transmural drainage of peripan„creatic fluid collections: a prospective randomized study.

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Le drainage des kystes sous écho-endoscopie (EE) se fait par des prothèses plastiques double-queue de cochon. Les prothèses s’obstruent parfois, provoquant un mauvais drainage, une récidive du kyste ou un sepsis. On recommande ainsi de placer plusieurs prothèses voire un drain naso-kystique. Une autre approche serait de placer une prothèse métallique qui pourrait assurer un meilleur drainage.

Dans ce travail, une équipe coréenne a évalué dans un essai prospectif randomisé en simple aveugle une nouvelle prothèse métallique BONA-SooStent® versus plusieurs prothèses plastiques. La prothèse BONA-SooStent® est une prothèse en nitinol, recouverte de silicone, de 8 mm de diamètre, de 3 à 5 cm de long. Sur son pôle intra kystique, elle est évasée et a des orifices latéraux et elle possède sur son pôle digestif des ailerons latéraux à 90° afin d’éviter la migration. Dans cette étude les auteurs distinguent le succès technique du succès clinique (disparition de la collection ou collection résiduelle < 2 cm sur un scanner mensuel), l’échec étant défini par la persistance d’une collection de plus de 50 % de la taille initiale.

De janvier 2012 à mai 2013, 52 patients ont eu un drainage sous EE d’une collection péri-pancréatique. Les patients peu échogènes étaient exclus (n = 2). Les 50 patients ont été randomisés entre une procédure avec prothèse métallique ou une procédure “classique” (2 à 3 [moyenne 2,2]) prothèses de 7 Fr double queue de cochon. L’analyse des résultats montre une différence significative pour le temps de procédure (15 mn pour le groupe métal vs 29 mn pour le groupe plastique), le nombre de guides et le nombre de prothèses (1 pour le groupe métal vs 2,2 pour le groupe plastique). En revanche, il n’y avait aucune différence entre les 2 groupes en termes de succès technique (100 %), de succès clinique (80 %), de récidive à long terme et de complications.

On notera que l’échec clinique est lié à l’obstruction des prothèses plastiques mais également de la prothèse métallique. Cette obstruction précoce serait expliquée par une longueur importante de la prothèse (5 cm) et par l’affaissement de la paroi du kyste contre le pôle proximal de la prothèse. Ces inconvénients semblent disparaître en modifiant la prothèse pour une prothèse plus courte de 3 cm et en rajoutant des orifices latéraux au pôle intra kystique. D’autre part, le seul bénéfice de la prothèse métallique (durée de la procédure plus courte) pourrait disparaitre si les auteurs utilisaient le cystotome qui permet d’insérer plusieurs guides en même temps.

En conclusion, cette prothèse métallique n’apporte pas d’avantage clinique par rapport aux prothèses plastiques. Ses résultats sont comparables en termes de faisabilité, d’efficacité et de sécurité. Elle pourrait simplifier la procédure, la rendant plus facile et plus rapide sous réserve que les auteurs n’ont pas utilisé de cystotome.