Endoscopy 2019; 51(03): S29
DOI: 10.1055/s-0039-1680900
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Georg Thieme Verlag KG Stuttgart · New York

Dilatation endoscopique des sténoses peptiques: évaluation clinique et facteurs prédictifs d'échec

E Bel Hadj Mabrouk
1   Tunis, TUNISIE
,
S Ayadi
1   Tunis, TUNISIE
,
M Ayari
1   Tunis, TUNISIE
,
Y Zaimi
1   Tunis, TUNISIE
,
K El Jeri
1   Tunis, TUNISIE
,
Y Said
1   Tunis, TUNISIE
,
L Mouelhi
1   Tunis, TUNISIE
,
R Debbeche
1   Tunis, TUNISIE
› Author Affiliations
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Publication History

Publication Date:
12 March 2019 (online)

 
 

    Introduction:

    Les sténoses peptiques représentent l'étiologie la plus fréquente des bénignes oesophagiennes. Dans la littérature, elle présente environ 60 à 80% d'entre elles. Ces sténoses sont dues à une exposition chronique à l'acidité gastrique. Le diagnostic positif ainsi que la prise en charge thérapeutique se basent principalement sur l'endoscopie digestive haute. Nous proposons dans ce travail de rapporter le profil clinique et évolutif de nos patients ainsi que d'évaluer le traitement endoscopique.

    Patients et Méthodes:

    C'est une étude rétrospective sur 17 ans colligeant tous les patients pris en charge dans l'unité d'endoscopie du service de gastroentérologie pour une sténose peptique. Les données épidémiologiques, cliniques et endoscopiques ont été rapportées. Toutes les sténoses ont été dilatées en utilisant les bougies de Savary-Gilliard avec des diamètres adaptés selon la sténose. L'échec thérapeutique était définit par la récidive de la dysphagie ou le recours à la chirurgie.

    Résultats:

    54 patients ont été inclus dans notre étude. L'âge moyen était de 60 ans (14 – 88 ans). Le sexe masculin était prédominant avec un sex-ratio H/F = 1,8 (35 hommes/19 femmes). Un tabagisme actif a été retrouvé chez 37% des patients. Une histoire de reflus gasto-oesophagien (RGO) était présente chez 53,7% des patients. Sur le plan clinique, la dysphagie a été présente chez tous les patients au moment du diagnostic. Elle était associée à une altération de l'état général avec amaigrissement dans 57,4% des cas. La fibroscopie oeso-gastro-duodénale (FOGD) a montré une sténose infranchissable chez 73,1% des patients; située au niveau du bas oesophage dans 77,8% des cas et au niveau du moyen oesophage dans 22,2% des cas. Cette sténose était régulière dans 88,9% des cas. Une hernie hiatale était associée dans 22,2% des cas et un endobrachyoesophage a été retrouvé dans 11,1% des cas (n = 6). Nos patients ont eu en moyennes 2 séances de dilatation par les bougies de Savary (1 – 4 dilatations), puis ils ont été mis sous inhibiteurs de la pompe à proton (IPP) juste après la procédure. Deux cas d'hémorragie moyennement abondante sont survenus après l'acte qui se sont taries spontanément. La dilatation endoscopique a permis l'amélioration de la dysphagie chez 87% des cas. 7 ont eu un traitement chirurgical après échec de la procédure. En étude univariée, le sexe masculin, l'âge inférieur à 60 ans ainsi qu'une évolution des symptômes depuis plus que 21 mois était statistiquement corrélée à un recours à la chirurgie après échec de la dilatation endoscopique (p respectives: 0,037; 0,007 et 0,0001). Par contre en étude multivariée, seul l'age inférieur à 60 ans était corrélé à un recours à la chirurgie (p < 0,0001). Une récidive de la symptomatologie après dilatation est survenue chez 24,1% des malades avec un délai moyen de 24 mois (2 – 72 mois). Les facteurs prédictifs de récidive retrouvés sont l'âge inférieur à 60 ans (p < 0,0001) et le sexe masculin (p = 0,015). L'ancienneté d'évolution de la symptomatologie ainsi que le nombre élevé de dilatations n'étaient pas statistiquement corrélés à une récidive (p respectives égales à 0,08 et 0,083).

    Conclusion:

    La sténose peptique est une complication redoutable du RGO non ou mal traité. Selon notre étude, la dilatation endoscopique associée aux IPP permet souvent la rémission avec un taux faible de complications.


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