Endoscopy 2013; 45(07): 684-685
DOI: 10.1055/s-0033-1344600
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Commentaire de travail de Chang SS et al., pp. 553

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Publication Date:
23 July 2013 (online)

S. S. Chang, R. Shukla, A. D. Polydorides, P. M. Vila, M. Lee, H. Han, P. Kedia, J. Lewis, S. Gonzalez, M. K. Kim, N. Harpaz, J. Godbold, R. Richards-Kortum, S. Anandasabapathy. High resolution microendoscopy for classification of colorectal polyps.

Commentaires: Pr Emmanuel Coron (Nantes)

Le recours à des méthodes optiques pour caractériser les micropolypes colorectaux en temps réel au cours de la coloscopie soulève un intérêt croissant, en particulier dans le monde anglo-saxon, afin de limiter les coûts imputés à l’analyse histologique. Ainsi, aux Etats-Unis, une économie de 33 millions de dollars par an pourrait être réalisée si une stratégie de type ‘resect and discard’ était mise en place, autorisant l’endoscopiste à jeter le polype immédiatement après en avoir fait la caractérisation histologique par une méthode optique et déterminé l’intervalle de surveillance. Cependant, il n’existe pas de consensus quant à la méthode optique de choix, et plusieurs méthodes actuellement sont en cours d’évaluation (narrow band imaging, FICE, i-scan, endomicroscopie confocale), notamment pour atteindre les seuils de sensibilité et d’efficacité requis par les recommandations PIVI de l’American Society of Digestive Endoscopy (ASGE).

Chang et al. ont évalué dans cette indication un prototype d’endomicroscopie confocale intitulé ‘High resolution microendoscopy’ (HRME) qui a l’avantage d’être beaucoup moins onéreux (< 3500 dollars) que les systèmes d’endomicroscopie confocale actuellement commercialisés. Premièrement, les auteurs ont établi, en collaboration avec deux anatomopathologistes, une classification endomicroscopique en 4 stades: muqueuse normale, polype hyperplasique, polype adénomateux, cancer. Deuxièmement, ils ont évalué la sensibilité, la spécificité et la corrélation interobservateur de la technique HRME à partir d’une revue des cas de 37 images fixes de polypes. Cette revue des cas était effectuée par un groupe de 7 endoscopistes constitué de 4 ‘naïfs’ et 3 ‘experts’ (ayant une expérience préalable en HRME). Juste avant la revue des cas, ces endoscopistes avaient eu une formation accélérée (5 minutes) à la reconnaissance des critères HRME à partir d’un set de 10 images indépendantes. Les résultats montrent une sensibilité modérée (67 %) mais une forte spécificité (97 %) pour le diagnostic de lésions adénomateuses ou cancéreuses. La concordance interobservateur était bonne, à la fois chez les experts (k = 0,86) et chez les non experts (k = 0,72), en faveur d’un apprentissage rapide de l’interprétation des images.

Outre le petit nombre de cas, la principale limite de cette étude est qu’elle ne reflète pas les conditions ‘réelles’ de la pratique clinique puisqu’il s’agissait d’images fixes, sélectionnées pour leur bonne qualité et non interprétées en temps réel. Les résultats de Chang et al. sont insuffisants pour envisager l’utilisation de l’HRME en pratique clinique, et sont en général inférieurs à ceux obtenus par d’autres méthodes optiques, y compris le narrow band imaging. Une étude est actuellement en cours afin de réévaluer, dans cette même indication, l’efficacité diagnostique de l’HRME lorsqu’elle est couplée à un examen en lumière blanche et haute résolution. Sur le plan technologique, on peut considérer que les images obtenues avec le système HRME s’apparentent plus à des images de type ‘zoom’ qu’à des images d’endomicroscopie confocale compte-tenu de leur résolution spatiale limitée (4 fois inférieure à celles des systèmes d’endomicroscopie confocale ‘classiques’). Cependant, l’absence de nécessité d’injection intraveineuse d’agent de contraste fluorescent de même que le faible coût du système HRME constituent des points forts indéniables. Des améliorations technologiques pourraient en faire un outil intéressant pour le diagnostic microscopique in vivo.